Le polar qui explore les nuits profondes de Genève

Le polar qui explore les nuits profondes de Genève

Le premier film de Nasser Bakhti, «Aux frontières de la nuit», sort demain à Genève et à Lausanne.

Le film mêle acteurs professionnels et figurants recrutés par petite annonce. (dr)
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«Aux frontières de la nuit», dès demain au cinéma Scala
«Je n’ai pas fait ce film pour séduire, mais pour montrer la réalité de ce qui m’entoure, reconnaît Nasser Bakhti, réalisateur genevois. Sans chercher à faire une critique sociale, je parle simplement de la manière qu’ont cinq personnages, avec chacun son identité, d’évoluer dans cette ville aux multiples facettes.»

Loin de la Genève des banques, des palaces et du tourisme fortuné, la caméra réaliste immerge le spectateur dans l’existence de cinq «antihéros». Il y a notamment Hans, le flic désabusé joué par le comédien genevois Gaspard Boesch; Adé, le footballeur sans-papiers; Claire, la camée. Ce film dépeint sans concession une réalité crue et pourtant bien réelle. Les quartiers, filmés de nuit uniquement, sont explorés dans ce qu’ils ont de plus obscurs et de plus vils.

«Le titre souligne bien cette frontière qui sépare deux mondes et qui est parfois le fait de notre propre construction», glisse le réalisateur. Pour mieux parler de ce côté obscur de la ville, Nasser Bakhti n’a pas hésité à dormir dans la rue avec les SDF et à connaître les affres de la précarité. Les figurants, des résidents de Genève, ont été trouvés par petite annonce.

Des Acacias aux Pâquis en passant par la gare, ce film prend des airs de fresque sociale et dessine une ville douce-amère où les vérités ne sont pas faciles à exprimer.

Shahin Ammane