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Le poisson sur le gril



Le poisson sur le gril
«L'état du secteur de la pêche en Algérie reflète le mauvais état de santé de nos côtes»Sa rareté sur les côtes algériennes qui est due à la pollution de la mer Méditerranée, menace de mettre à quai une filière qui résiste contre vents et marées.Il n'y a pas que le pétrole qui risque de faire défaut à l'Algérie. La sardine aussi. Jadis poisson du pauvre, aujourd'hui produit de consommation de luxe, elle est sur le gril. A l'instar de tous les produits alimentaires que la mer nous a abondamment et généreusement livrés durant des siècles. A l'heure actuelle, ils sont menacés de disparition On a souvent imputé le tarissement de cette ressource à l'insuffisance de la récolte halieutique. Voire à des objectifs liés à la spéculation à une mafia du poisson, en général qui a fait main basse sur la sardine, en particulier.Le scénario est huilé de manière redoutable. Dès trois heures du matin, des dizaines de camions investissent les 31 ports de pêche des wilayas côtières du pays qui sont au nombre de 14.La transaction se fait sur le champ et la marchandise, aussitôt embarquée, file vers une destination inconnue où elle est revendue en seconde main. Combien de fois le phénomène est-il répété pour qu ?elle parvienne chez le consommateur: dernier maillon de cette chaîne' Mystère et boule de gomme. Ce qui est sûr, c'est quand elle atterrit dans le panier de la ménagère elle atteint des prix prohibitifs. Jusqu'à 500 dinars lorsqu'elle se fait rare. «Ce n ?est pas une question d ?offre et de demande.C ?est un phénomène directement lié au monopole exercé par une mafia qui, entre trois et quatre heures du matin, stationne ses camions au niveau des 31 ports de pêche du pays pour embarquer la quasi-totalité des cargaisons qui ont fait auparavant l ?objet d ?une transaction», avait dénoncé Hocine Bellout, président du comité national des marins pêcheurs, qui était intervenu sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III en octobre 2010 pour expliquer cette flambée des prix, mais aussi les massacres de dauphins et la mafia du corail en Algérie tout en insistant sur l ?illégalité de cette juteuse opération financière qui n ?a pu voir le jour sans l ?implication des différents paliers des services de l ?administration portuaire. «Si rien n ?est fait, dans cinquante ans, il n ?y aura plus de poisson en Méditerranée, elle deviendra une mer morte!», avait déclaré d ?une voix indignée le président du comité national des marins pêcheurs qui a aussi mis l ?accent sur la forte pollution que subissent les côtes algériennes. Quatre années après ce SOS rien n'a changé!«La poursuite de la lutte contre la pollution de la côte et la sauvegarde de la ressource ainsi que la pérennisation de l'emploi» figurent parmi les préoccupations de l'Union générale des commerçants et artisans algériens adressées au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques.L'Ugcaa a appelé, lors d'une conférence qui s'est tenue le 21 septembre à Alger, «à la poursuite de l'effort en matière de lutte contre la pollution de la côte et la sauvegarde de la ressource halieutique ainsi que la pérennisation de l'emploi.»Nassira Fellouh, chef de service de la santé et de l'environnement à l'APC d'Alger-Centre, a abondé dans le même sens.«L'état du secteur de la pêche en Algérie reflète le mauvais état de santé de nos côtes», a-t-elle souligné tout en insistant sur «la mobilisation et l'éducation des citoyens afin de préserver les côtes contre la pollution...Toutes sortes de rejets sont déversées en mer conduisant à la raréfaction du poisson», a-t-elle ajouté.L'inamovible président du comité national des marins-pêcheurs affilié à l'Ugcaa, Hocine Bellout, a de son côté, mis en exergue la formation des pêcheurs et l'état archaïque de la flottille de la pêche nationale. Certains bateaux de pêche datent d'avant l'indépendance. Les chiffres livrés lors de cette rencontre ont montré que la consommation de poisson demeure tributaire des importations qui atteignent jusqu'à 400.000 tonnes. L'Algérie ne parvenant à pêcher que quelque 70.000 tonnes.«Les 56.000 professionnels du secteur risquent de se retrouver sans emploi et ne plus pouvoir exercer leur métier à cause de la rareté du poisson sur les côtes algériennes à cause de la pollution en Méditerranée», a prévenu Hocine Belhout.Encore un secteur générateur d'emplois et de devises qui est devenu le parent pauvre d'une économie prise en otage par l'exploitation outrancière du pétrole, qu'il est pourtant urgent de diversifier...




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