Algérie

«Le poisson pourrit toujours par la tête» Edito : les autres articles



«Le poisson pourrit toujours par la tête» Edito : les autres articles
C'est ce qu'on dit généralement pour qualifier le phénomène de la corruption. C'est ce que tout le monde pense, à part la justice et ceux qui sont chargés d'enquêter sur les affaires de pots-de-vin, de véritables scandales d'Etat où l'on retrouve les noms d'anciens ministres qui coulent des jours heureux à l'étranger et d'autres encore en fonction. Les uns comme les autres ne semblent pas inquiétés, alors que ces scandales ont éclaboussé l'entourage proche du président Bouteflika. Toutes les inculpations qui ont eu lieu jusqu'à présent et touchent des cadres supérieurs ou dirigeants d'entreprises publiques laissent croire qu'un «filet de protection» est déployé pour mettre à l'abri les véritables auteurs de ces actes de prévarication à l'origine des affaires qui ont défrayé la chronique ces derniers mois. Sinon comment expliquer, aussi, le peu d'empressement à faire toute la lumière sur ces scandales d'Etat et ne rechercher encore une fois que les lampistes qui feront les frais de cette «chasse aux corrompus», du «menu fretin» diront certains, alors que les gros requins sont passés entre les mailles du filet.
Plus grave encore, cette «camarilla» préservée et à l'abri de la justice ne fait que susciter, inconsciemment sans doute, la conviction que tous les cadres de «Sonatrach» sont pourris et c'est là, sans doute, l'effet le plus insidieux recherché par les clans et leur parentèle impliqués dans ce qu'on peut assimiler à des scandales d'Etat et qui, faut-il le rappeler, gravitent autour du pouvoir politique. Tant que la justice n'aura pas «frappé» à ce niveau de responsabilité de l'Etat, il sera difficile de convaincre les Algériens que la lutte contre la corruption est en train de vivre ses heures de gloire en Algérie. Et surtout de les persuader que tout cela n'est pas une mise en scène à moins d'une année de l'échéance présidentielle. En d'autres termes, donner l'illusion que les choses bougent dans l'immobilisme généralisé, alors que le mécontentement gagne tous les secteurs de la société et toutes les régions du pays jusqu'à celles du Sud, épargnées jusqu'ici par la contestation sociale. Mécontentement que les mesures prises par l'Exécutif, notamment en matière d'emploi des jeunes et qui s'apparentent plus à un cautère sur une jambe de bois ne parviendront à contenir tant qu'un véritable plan à long terme dans tous les secteurs, à même d'assurer un développement durable, n'aura pas été adopté. Et c'est ce qu'attendent précisément ces populations.


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