Algérie

Le point de vue de syndicalistes Révision de la Constitution



Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a fait savoir que cet amendement tombe à point nommé. « Cette révision est venue pour apporter un nouveau souffle à la vie politique du pays marquée par des protestations qui menacent la paix sociale et une conjoncture géopolitique inquiétante avec tout ce qui se déroule au Sahel », signale le syndicaliste. Pour lui, cette révision permettra à notre pays d'aller de l'avant et éviter tout dérapage. Dans le chapitre des propositions de son syndicat figure, entre autres, la limitation des mandats présidentiels, afin de consacrer de la manière la plus « concrète » et « tangible » le principe de l'alternance au pouvoir. M. Meriane estime que le régime « dualiste », basé sur un partage du pouvoir entre le président de la République et le Parlement, est de loin le mieux indiqué pour notre pays. A cela s'ajoute bien sûr la promotion des libertés syndicales. Même son de cloche chez le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). Son président, Lyès Merabet, a mis l'accent sur l'impérieuse nécessité de faire valoir le principe de l'alternance au pouvoir. Pour lui, la nature du régime politique importe peu pourvu que les libertés individuelles et collectives soient consacrées dans la pratique. Dans ce contexte, il a soutenu que le mal est dans la non-application effective des lois. C'est pourquoi, il a estimé que les amendements n'auront pas de sens si ces derniers n'arrivent pas à changer les mentalités. Comme propositions, le Snapest appelle au principe de l'indépendance de la justice, la construction d'un Etat de droit qui passe impérativement par le renforcement et la consolidation de l'édifice démocratique de notre pays sans omettre la valorisation dans le fait des libertés syndicales. Dans ce registre, Lyès Merabet n'a pas manqué de souligner que beaucoup de choses restent à faire et à parfaire. Du côté de l'enseignement supérieur, c'est la même approche où presque, développée par le Conseil national des enseignants de supérieur (Cnes). Son coordinateur a qualifié la révision constitutionnelle de tournant historique pour le pays. Pour lui, la mise en place de la commission d'experts, chargée d'élaborer un avant-projet de loi en vue d'une révision constitutionnelle est « indispensable », mais « insuffisante ». Il a expliqué qu'il est primordial d'ouvrir un « large débat » qui associera tous les acteurs politiques et sociaux pour débattre, sans « tabou » ni « arrière-pensée » de cette question à la fois « fondamentale » et « sensible » qui dépasse la simple définition du « régime politique à suivre » et de la question de limitation de « mandats ». « Nous n'avons pas le droit de bâcler le travail. Il faut un débat sincère et responsable de tous les acteurs. Il faut évoquer de toutes les questions et de tous les problèmes, identitaires et culturels et trouver des solutions définitive », soutient-il. Et de proposer l'éventualité d'aller vers une « constituante » si jamais l'APN manque de « représentativité ». Du côté du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), on signale que la démarché adoptée, à travers la mise en place d'une commission technique laisse à « désirer ». Achour Idir, le SG du CLA a mis en avant l'absence d'un débat social. Comme il a déploré le fait que les partenaires sociaux ne sont pas associés dans cette entreprise « d'une importance capitale pour toute la société algérienne ». N'empêche, le syndicaliste souligne la nécessité pour la future loi fondamentale d'élargir davantage l'espace des libertés individuelles et collectives, l'instauration d'un Etat républicain qui aura à prendre en charge toutes les questions à caractère socio-identitaire, à l'image de la langue amazighe qui doit être officialisée, le logement et l'emploi. Pour lui, c'est la meilleure manière d'aller vers une loi fondamentale meilleure.


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