Algérie

« Le point de départ du mal, l'assiette » Dr Derouaz (oncologue)



« Le point de départ du mal, l'assiette » Dr Derouaz (oncologue)
L'idée que la santé du corps dépend de la santé du ventre est une réalité. Car, c'est depuis le ventre que tout commence : l'énergie, la vitalité et la vie tout entière. Par contre, le ventre est également la source de la majorité des problèmes de santé, et même les plus mortels. « 30% des cancers diagnostiqués en Algérie sont des cancers digestifs. » C'est ce qu'a affirmé le Dr Amine Derouaz du service d'oncologie médicale d'une clinique privée « Essiha » de Draria. Le cancer colorectal occupe la troisième place chez l'homme, après celui du poumon et de la prostate, et la deuxième place chez la femme après celui du sein. Dr Derouaz estime que ce genre de maladie n'est pas une calamité si « on le détecte à temps ». Il fait remarquer qu'en Algérie, le diagnostic se fait souvent « trop tardivement ». Plus explicite, le Dr Derouaz indique : « Les cancers colorectaux détectés au stade 1 sont soignés et réglés à plus de 90 %. Mais seul 1 cas sur 5 environ est diagnostiqué à ce stade ». Mais comment reconnaître la maladie ' L'oncologue précise que certains symptômes doivent attirer l'attention : « La présence d'un saignement dans les selles, des troubles du transit d'apparition récente comme la diarrhée ou la constipation inhabituelle, ou l'alternance de ces deux troubles et les douleurs abdominales inexpliquées et d'apparition récente, peuvent faciliter la détection précoce du cancer colorectal ». Il conseille que si l'un ou plusieurs d'entre eux apparaissent, « il convient de consulter rapidement son médecin, et le dépistage peut permettre d'identifier des cancers à un stade très précoce de leur développement et des polypes (adénomes), avant qu'ils n'évoluent vers un cancer ». Pour ce qui est des personnes à risque élevé de cancer colorectal, il précise que « ce sont des personnes qui ont déjà eu une tumeur (un bouton) de plus d'un centimètre, des personnes dont un parent proche (père, mère, frère, s'ur, enfant) a été atteint d'un cancer de l'intestin avant 65 ans, les personnes atteintes de maladie inflammatoire chronique de l'intestin étendue au moment du diagnostic et évoluant depuis plus de 20 ans ». Il précise également que « certains cancers colorectaux, rares, sont liés à une maladie héréditaire ». Puisque la majorité des infections viennent par la voix orale, que faut-il donc manger ou ne pas manger ' Qu'est-ce qui donne le cancer, ou l'empêche ' L'oncologue répond : « Hélas ! on ne connaît pas encore avec certitude la réponse à cette question ». En revanche, il précise qu'il y aurait moins, beaucoup moins, de cancers si on mangeait plus de fruits et légumes. « Chaque fois qu'on fait une étude épidémiologique, dans des pays différents, on retrouve l'effet protecteur des fruits et des légumes », a-t-il souligné. Cela ne suffit pas, ces aliments n'ont pas un effet « magique », comme un médicament efficace qui marche à tous les coups. Ce que l'on observe, c'est que ceux qui mangent le moins de fruits et de légumes, dans une population donnée, ont plus souvent un cancer que ceux qui en mangent plus. « Pas 10 ou 20 fois plus, mais 1,5 ou 2 fois plus de cancers », précise-t-il. Pour certains cancers, l'effet est fort et très net, on est donc sûr que les fruits et légumes protègent. A titre d'exemple, le médecin cite que « ceux qui mangent 400 g de légumes par jour ont 3 à 4 fois moins de cancer de l'estomac que ceux qui en mangent 40 g, et ce sont les agrumes (orange et citron) qui protègent le plus contre le cancer de l'estomac ». Pour d'autres cancers, l'effet des fruits et des légumes est faible, et « l'on n'est pas si sûr qu'il y ait protection, notamment contre les cancers du sein ou de la prostate ». S'il faut manger des fruits et des légumes, on peut se demander lesquels et combien. La réponse, c'est « beaucoup et de tout ». Beaucoup, signifie pour le médecin, au moins 5 fruits et légumes variés par jour, donc à chaque repas, « un légume ou une salade et un fruit au dessert, sont nécessaires », et plus un autre dans la journée (petit déjeuner, goûter). Ce qui fait entre 400 et 800 g de légumes et de fruits qu'il faut manger chaque jour. Pourquoi les fruits et légumes ' le Dr Derouaz explique qu'« on trouve en fait dans chaque plante un mélange de produits protecteurs qui semblent agir de concert : vitamines, antioxydants, polyphénols... Souvent, ce sont les « couleurs » qui semblent bonnes : le rouge des tomates, l'orange des carottes, le vert des épinards, le bleu des myrtilles, le marron du thé... mais il n'y a pas que les couleurs, il y a aussi les produits qui donnent un goût et une odeur forte. Ainsi, l'ail, l'oignon ou les choux sont actifs, aussi, au moins dans les études expérimentales ». L'oncologue conseille également de faire du sport pour éviter l'obésité, « carrefour de toutes les maladies ». Il avertit que « certaines graisses favoriseraient ce genre de cancer, tandis que les fibres protègeraient contre ces mêmes cancers ». Et pour ce qui est des améliorants que l'on trouve dans le pain, le médecin répond : « mangeons naturel, c'est plus sain ». En somme, oui aux fruits et légumes, à l'activité physique, au calcium, et ne pas trop manger, pas trop de viande, pas d'alcool et pas de tabac. Conclusion : le Dr Derouaz insiste sur la culture culinaire : « Les maladies qui viennent du ventre passent, d'abord, par l'assiette ».


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