Algérie

Le point de chute des intellectuels



Située au centre de la ville de Chlef et dirigée depuis sa création, il y a des dizaines d'années, par un assoiffé de la culture et de la littérature, Mohamed Khiati en l'occurrence, la librairie qui porte d'ailleurs son nom a toujours attiré l'attention non seulement des amoureux de la lecture et du livre, mais également de beaucoup d'intellectuels qui se disent très satisfaits de se retrouver dans un lieu aussi propice, aussi adéquat et qui répond parfaitement à leur désir pour s'extérioriser en développant, en décortiquant ou en critiquant tel ou tel ouvrage en présence de son auteur.Pour ceux qui fréquentent souvent cet établissement, le livre ne perdra jamais son honorable place qu'il gardera éternellement quelle que soit l'évolution technologique. "Nous trouvons tout dans cet espace ; le climat idéal qui nous permet d'évoluer dans nos réflexions et dans nos actions aussi. Des actions qui consistent, entre autres, à réunir périodiquement des hommes et des femmes de culture et de lettres pour se connaître, se découvrir et se faire connaître aussi en présentant chacun un produit intellectuel, littéraire ou autre afin qu'il soit passé en revue et même critiqué pour être enfin enrichi et dévoré avec plaisir".
"Nous nous retrouvons tous ici sans aucun complexe et sans aucune gêne contrairement à d'autres endroits presque similaires où les lois bureaucratiques imposent leur diktats et qui ne permettent presque pas aux idées de jaillir librement, intellectuellement", se réjouissent des habitués à l'occasion des rencontres culturelles hebdomadaires qui s'y tiennent chaque mercredi.
Chaque mercredi donc, la parole est donnée à un écrivain pour parler devant une assistance, composée d'intellectuels, du contenu de son ouvrage, des circonstances dans lesquelles le livre en question a été écrit avant l'instauration d'un débat entre l'ensemble et où se mêlent critiques, analyses et autres suggestions.
Les regrettés écrivains, chercheurs et journalistes, Bouali Kouadri, Mohamed Boudia, Ali Mejdoub et M'hamed Abbad avaient, des années durant, ?uvré inlassablement ensemble au sein même de cette même structure afin de préserver la culture littéraire en général et l'ouvrage surtout, d'une regrettable et inquiétante disparition.
Aujourd'hui, ce sont, entre autres, les Abdelkader Guerine, Khaled Ali El-Ouhed, Ali Dahomane, Fatima Haoues et Ali Laïb respectivement écrivains, journalistes et directeur de l'hebdomadaire Le Cheliff et de la maison des éditions Le Cheliff qui poursuivent le combat avec abnégation malgré les difficultés de tous afin de pouvoir passer le flambeau à la génération actuelle qui doit impérativement, elle aussi, faire de son mieux pour préserver le livre et la littérature, leur garantir un avenir radieux et durable face au monde de l'Internet, "car, en fin de compte, rien ne peut remplacer le livre !".

AHMED CHENAOUI


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