Algérie

Le point



Y a-t-il une autonomie de décision pour l’Alliance ? Du semblant (ou du réel?) de multilatéralisme au sein de l’Alliance au semblant (ou du réel?) d’unilatéralisme dans les relations de l’Alliance avec le champ politique pour ce qui concerne les décisions nationales, en particulier celles qui ont des implications; en réalité, nul observateur n’a jamais reconnu que celle-ci puisse disposer d’une autonomie de décision de long terme sur le pays, a fortiori quand il s’agit de décisions politiques. Cela serait encore plus évident sur les questions de politique extérieure, de politique de défense et de politique de sécurité. Cela serait encore plus évident depuis la substitution de la fonction de Premier ministre à celle de chef de gouvernement. On ne peut quand même pas dire que la suppression du poste de chef de gouvernement ne modifie en rien les attributions du Premier ministre. Peut-être que celui en poste actuellement ne perdra pas de ses prérogatives pour des raisons liées aux relations de confiance avec le Président mais, en tout cas, le suivant ne sera pas dans la même situation. La question se pose bien sûr de savoir si Ouyahia, chef de gouvernement, et Ouyahia, Premier ministre, ont les mêmes prérogatives, les mêmes marges de manœuvre, la même liberté de parole et d’action et les mêmes comportements. Y a-t-il deux Ouyahia qui se sont succédé sans bien sûr de passation de consignes? A supposer qu’Ouyahia ne fut pas reconduit, y aurait-il eu passation de consignes entre l’ex-chef de gouvernement et le nouveau Premier ministre puisqu’il se serait agi de deux fonctions différentes? Depuis, donc, que les trois partis de l’Alliance ont annoncé (ont décidé? ont été sommés de le faire?) leur mise en mouvement pour se mettre au service du président non encore candidat pour un troisième mandat, et de l’appeler à accepter de se présenter comme candidat à sa propre succession. Il n’y a plus de suspense d’une part pour ce qui concerne la décision du président à se présenter à l’élection, d’autre part, pour ce qui concerne l’identification du futur gagnant. La question, désormais, n’est plus celle de savoir qui va gagner -car, on n’en doute pas, tous les candidats savent qui va gagner- mais bien celle de savoir comment va évoluer le système politique et surtout vers quel système sera-t-il orienté pour succéder à l’après «légitimité historique», car il faut bien reconnaître que seuls ceux qui avaient participé à la «révolution» avaient été choisis pour se succéder à la magistrature suprême. Sur les six chefs d’Etat qui s’étaient succédé (en assimilant Ali Kafi à chef d’Etat), seuls deux d’entre eux n’étaient pas dans l’ALN mais des civils, ou plutôt des politiques, et ce furent ceux qui avaient le moins duré au poste, trois années pour Ben Bella et moins de six moins pour Boudiaf. Bachir Medjahed


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