Le point

L’Alliance, une organisation permanente? C’est normalement de la mission de l’Alliance, qui est devenue une organisation permanente, de se charger de la mission de réunir les conditions pouvant favoriser l’instauration de la stabilité et de la paix, par l’acquisition de la capacité à disposer des moyens d’apaisement des facteurs de tension. Mais cette capacité a un préalable, son enracinement avec une légitimité indiscutable. Cela est d’autant valable pour l’alliance que pour l’opposition. Une légitimité pour orienter le devenir du pays sur le long terme (cela concerne le président), une légitimité pour ceux qui auront à appliquer le programme d’action (cela concerne le gouvernement) et une légitimité pour l’opposition (même si on n’est pas au pouvoir, on représente quand même une partie des populations). Si la légitimité du président est acquise par les urnes, si celle de l’opposition est également acquise par les urnes qui consacrent son existence, il reste à définir celle du gouvernement en raison du fait que nous ne sommes plus dans un système parlementaire et que le président n’est pas dans l’obligation de puiser les membres de son gouvernement au sein du parlement. La pratique politique de l’alliance est centrée sur l’objectif de réduire l’opposition à son impuissance législative, et il semble que sur le plan politique c’est la seule mission dont elle se charge ou dont elle est chargée pour tenter de préserver le statu quo. La permanence de l’alliance serait le résultat d’une transcendance des clivages qui la traversent, très probablement pour la raison que l’impulsion provient de l’extérieur et non de l’intérieur de celle-ci. Quand agit-elle de concert? A l’observation, il apparaît qu’elle agit ainsi à l’occasion de grands événements, l’élection présidentielle et la révision de la constitution. En dehors de ces événements, c’est la récréation où ses membres peuvent s’adonner à leur libre choix du ou des jeux. Très probablement encore, compte tenu du fait qu’il leur faudrait taire leurs quelques divergences idéologiques, c’est en dehors d’elle que s’exercerait la mission de veiller au maintien des raisons pour lesquelles existe cette alliance. Il y a certes des objectifs communs, celui de ne pas se faire éjecter du pouvoir, mais chacun des partis de l’alliance poursuit son propre but, celui du HMS ne pouvant être sur le plan sociologique celui du RND. Si on peut dire qu’il y a des écarts idéologiques entre les partis de l’alliance, il devrait sûrement y en avoir autant au sein de l’opposition, mais que reste-t-il de l’opposition, du moins du nombre de partis œuvrant dans l’opposition quand il apparaît qu’un parti qui n’est pas au pouvoir n’est pas fatalement dans l’opposition. Bachir Medjahed