Plus d’écoute pour les jeunes
Plus le temps avance, c’est-à-dire qui confirme l’inconfort pour l’Etat que provoque le constat qu’il ne pourra pas faire face à la révolution des demandes, plus les attitudes de forte impatience qui se manifestent au sein de la société rendent plus difficile l’action de gouverner. Les populations sont de plus en plus exigeantes, les jeunes ne sont plus inhibés quand il s’agit pour eux de s’exprimer dans la rue avec les moyens que permet celle-ci. Entre les jeunes et les pouvoirs publics, il n’y a plus d’intermédiaires qui seraient des personnalités politiques ou non, des partis politiques ou le mouvement associatif, ce qui a pour implication de rendre ces jeunes «radioactifs».
Le paysage politique est squatté par des apparentés partis que les jeunes ne trouvent pas sur leur chemin, le paysage sociétal est lui également squatté par de pseudos associations qui travaillent en réalité en faveur de leurs membres fondateurs, tandis que le paysage intellectuel paraît si vide du fait de l’absence des moyens à disposition des intellectuels qui ne s’expriment qu’en de rares occasions et que la presse écrite reprend pour leur servir de relais tout en sachant que la portée est limitée car la TV les ignore.
Les jeunes alors n’écoutent plus les pouvoirs publics, n’écoutent plus les partis politiques, n’écoutent plus les associations dites de la société civile. Les émeutes tournantes, malgré parfois la casse, n’expriment pas encore la dissidence, ne se donnent pas des motivations politiques et ne s’inscrivent pas dans une perspective politique.
Mais il est évident qu’à terme, cela pourrait se traduire par une sorte de «dissidence électorale» si le désarmement moral est poussé à ses extrêmes par l’entretien de la crise, car il y a bien crise quand il y a des émeutes qui se produisent au niveau local mais dont la solution est nationale, du fait, qu’en toute localité, ce sont les mêmes motivations à leur base.
C’est normalement une tragédie pour les partis qui n’arrivent pas à se faire écouter des populations en colère. C’est également une tragédie pour les pouvoirs publics qui n’ont que la dispersion par les forces de sécurité comme réponse immédiate, bien qu’il soit compris que ces dernières interviennent pour des raisons de protection des biens et des personnes. Ce n’est pas de la faute des forces de sécurité qu’il y ait des manifestations qui dégénèrent en émeutes.
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Bachir Medjahed
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Posté Le : 15/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com