Algérie

Le point



Quel parti a échappé à la déstabilisation ? C’est une tradition qu’un parti soit confondu avec son secrétaire général ou son prési-dent, comme c’est également le même cas qui se reproduit dans les institutions et les administrations, à savoir qu’il y a plutôt des ministres que des ministères, des walis que des wilayas, des maires que des mairies, des PDG que des entreprises. Le secrétaire général détient majoritairement les actions de son entreprise, pardon de son parti, et seul le FLN n’appartient pas à ses membres dirigeants pour la raison que ses membres fondateurs ne sont pratiquement plus de ce monde, à part Ahmed Ben Bella et Hocine Aït Ahmed qui ne réclament pas leur part. Si la question se pose de savoir s’il y a au moins un seul parti politique qui n’a pas connu de remous internes, qui n’a pas connu une guerre interne sous l’effet de la croissance des ambitions personnelles, sans nul doute que la réponse sera négative. Il n’y a aucun parti qui a vécu dans la stabilité interne, y compris même ceux qui ont conservé leur leader suprême. Djaballah, par exemple, a perdu deux fois « son « parti. Ejecté d’Ennahda, il a créé le parti El Islah avant d’en être éjecté pour la deuxième fois. Deux mouvements de redressement successifs contre le même homme et dans deux partis différents que lui-même a créés, là encore sans doute qu’il y avait anguille sous roche. Cependant, le cas Djaballah est un enseignement précieux. Il s’est fait éjecter d’Ennahda, ce parti a perdu son audience au profit du nouveau parti de Djaballah, à savoir le parti El Islah. Il serait à prévoir que celui-ci perdra lui aussi son audience, car le parti reste toujours confondu avec son leader. Quel autre parti politique a échappé à l’instabilité ? Commençons par les partis de l’Alliance. On a connu l’histoire du « coup d’état scientifique « au FLN, et ce qui a été appelé plus tard la « justice de nuit «. Il y a eu un mouvement de redressement au RND et l’éjection de nombre de dirigeants membres fondateurs de ce parti. Le HMS, suite à la disparition de son leader charismatique, feu cheikh Nahnah, avait vu se réveiller les ambitions internes, mais qui a su réaliser des compromis quand bien même il avait été fait part publiquement des contradictions internes autour de l’alibi du cumul des fonctions. Pour ce qui concerne les partis de l’opposition, il est connu que le FFS a débarqué toute une équipe de son ancienne direction politique. Nombre de militants de valeur ont quitté le parti pour fonder d’autres partis ou en rejoindre un autre. Faudrait-il citer Saïd Khellil, ceux qu’on avait appelé les amis du manifeste. Le RCD n’a pas échappé lui également à des remous internes. Il est connu à travers l’éviction ou la démission du grand militant Mokrane Aït Larbi, que la défense de ses idées avait déjà mené en prison, les défections de Ferhat Mehenni et de Benyounes qui ont créé, chacun, leur propre parti, les deux partis n’étant pas pour le moment reconnus. Et il est pratiquement certain que le parti créé par Ferhat, quant à lui, n’aura, dans les circonstances actuelles, et peut-être aussi dans l’avenir cernable, aucune chance d’être légalisé pour les raisons que tout le monde connaît. Il y a également la défection de Khalida Toumi pour des raisons, disait-elle, de convergences avec le programme présidentiel que celle-ci n’a pas explicitées, mais qui tiendraient du fait qu’elle se reconnaît dans le programme du président, le programme politique bien sûr, compte tenu qu’elle-même était connue pour ses engagements politiques. Le PT, quant à lui, a su préserver son leader, mais avait à un moment donné perdu des députés pour raison, semble-t-il, d’argent à reverser et non pas pour des raisons politiques. Que se passerait-il maintenant que les députés, selon une caricature de Dilem qui montre un député un couffin à la main, partir non pas vers le marché mais vers la banque, seront toujours, de toute façon pendant encore longtemps, approchés sous l’angle de la rémunération hors du commun. Bachir Medjahed


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