Institutions civiles et endoctrinement
Alerte aux chiites. Appel lancé par le cheikh égyptien El Qardaoui. Les Américains ont finalement bien réussi à faire passer ce qui se passe actuellement en Irak pour une guerre de religions. La démocratisation par le chaos est en marche. Au Maghreb et ailleurs. Mais, s’agit-il réellement de guerre de religions qui oppose les musulmans aux musulmans ? Nous n’en serions pas loin si on accrédite cet appel et ce qui s’ensuit comme motivations. Ne s’agirait-il pas d’une incitation à des épurations confessionnelles, sachant que dans certains pays arabes, ceux du Golfe par exemple, il y a des régions où les chiites sont majoritaires.Il semble qu’on découvre soudain, dans les milieux civils, ou plutôt dans les institutions civiles, l’importance de la lutte contre la subversion, contre l’endoctrinement, pour la mise des populations à l’abri de la subversion, alors que les services de sécurité, très tôt, en avaient parlé ou plutôt l’avaient écrit comme étant une priorité essentielle, que l’INESG ainsi que le ministère de l’Intérieur, au milieu de la décennie écoulée, leur avaient emboîté le pas. L’ancien chef d’état-major de l’ANP avait bien parlé de l’existence de l’endoctrinement intégriste qui est responsable de la montée aux maquis d’autres jeunes, ce qui revient à dire que la lutte contre le terrorisme en sort ainsi interminable du fait qu’est entretenu le remplacement des éléments des groupes armés neutralisés.
La question pourrait bien se poser de savoir pourquoi les institutions concernées par cette lutte avaient semblé avoir renoncé à leurs missions, alors qu’elles n’avaient même pas besoin d’être actionnées pour passer à l’action, et elles devaient être tenues de s’y engager quels que soient les concepts utilisés de concorde ou de réconciliation dont la mise en œuvre n’est nullement suspensive de la poursuite de la lutte et plus particulièrement contre la subversion.
C’est ainsi que pourrait s’exprimer le besoin ou plutôt la curiosité de savoir avec exactitude quels sont les domaines d’intervention de toutes les institutions et des autorités de la chefferie du gouvernement, du ministère de l’Intérieur, de celui de la Solidarité, de l’Education, des Cultes, etc. Quels sont les liens de hiérarchie, les moyens à leur disposition, leurs prérogatives pour ce qui concerne la mise en œuvre de leurs contributions dans tous les domaines liés au traitement des facteurs en amont et en aval de l’insécurité dans tous ses aspects. L’opinion publique est avide de savoir pour pouvoir éventuellement identifier l’apport de la société civile à l’extinction de toutes les sources de la violence.
L’autre question, et pas des moindres, est celle de savoir à quel niveau s’identifient et s’évaluent les menaces et les risques futurs et où s’évaluent et se proposent ou s’imposent les parades ? Il est bien évident qu’il est compréhensible qu’il ne soit pas possible de régler le phénomène d’une telle violence par les seuls moyens militaires, c’est-à-dire sans le traitement de tous les facteurs de crise, bien que l’emploi des moyens de force peut être compris comme une composante importante de la lutte contre la violence.
Cependant, on peut considérer que les divergences qui existent actuellement sur la nature de la crise rendent inefficace la lutte contre la violence armée, stérilisent ou gaspillent l’utilisation stratégique de l’instrument militaire, paralysent les démarches pouvant soutenir toute nature de la solution envisagée.
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Bachir Medjahed
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Posté Le : 06/10/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com