Algérie

Le point



Des limites à la coopération antiterroriste Condoleezza Rice devrait quand même avoir à l’esprit qu’il s’en est fallu du temps pour qu’enfin l’administration américaine daigne considérer qu’en Algérie il y a du terrorisme alors que ce concept pour, justement, ce qui s’y est passé durant la décennie 90, a été volontairement mis aux oubliettes pour ressortir ce 11 septembre 2001. Il est ainsi évident que des dimensions internationales de ce fléau, seule compte celle qui touche aux intérêts des Américains et à ceux de leurs alliés. La question se pose encore de savoir, malgré les discours des dirigeants américains, si les Etats-Unis, demain, continueraient à s’engager à coopérer avec l’Algérie à la lutte antiterroriste si Al-Qaïda décidait de s’autodissoudre et de disparaître en tant qu’organisation ? Cette question se pose car il apparaît que les Américains n’incriminent que les organisations armées qui ont des relations de soumission à Al-Qaïda ou d’entraide avec celle-ci. Il se trouve justement que l’origine de la création d’Al-Qaïda est bien américaine et que la cible principale de celle-ci est l’Amérique du Nord. Par rapport donc à Al-Qaïda , Les Etats-Unis cumulent les rôles de créateur et de cible. Bien que l’Algérie soit devenue une cible d’Al-Qaïda, depuis que le GSPC a prêté allégeance à cette dernière, elle n’en avait pas été à l’origine de sa création. L’autre question se pose de savoir si le terrorisme que combattent les Etats-Unis est le même que celui que combat l’Algérie ? Apparemment oui si on tient compte des échanges de congratulations pour leur coopération dans la lutte, mais en réalité, la perception qu’a l’administration américaine du terrorisme ne recoupe pas exactement celle qu’a l’Algérie pour ce qui concerne les organisations dont les pays sont occupés militairement par des puissances étrangères et dont les actions armées s’inscrivent ou relèvent plutôt du chapitre «résistance». Alors, il est faux quand les Américains et les Algériens se fendent d’un communiqué qui souligne leur parfaite convergence dans la lutte contre le terrorisme. Il faudrait d’abord identifier qui il faut combattre en commun, pour savoir ensuite comment le faire et pourquoi. Il n’y a pas de maquis aux Etats-Unis et les terroristes combattus ne sont pas Américains. De même, il n’y a pas d’embuscades tendues aux forces américaines sur le territoire américain, par contre il y en a bien en Afghanistan et en Irak, soit très loin de leurs frontières. Lutter de la même façon ? Les Américains peuvent bien bombarder lesdits territoires étrangers car les cibles ne sont pas américaines et les populations qui en meurent au titre de «dégâts collatéraux» ne sont pas non plus américaines. Les Américains pensent que le meilleur moyen de protéger leur territoire est d’aller combattre l’ennemi chez lui, à des milliers de kilomètres de la frontière américaine. Le même raisonnement est fait par Al-Qaïda qui déplace la guerre vers les territoires ennemis, à des milliers de kilomètres de chez eux. Dans leurs méthodes pratiquées, il y a des convergences dans la mesure où ce sont les populations civiles qui paient pour leur folie. Bachir Medjahed


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