Algérie

Le point


Que reste-t-il du monde arabe ? Il y en a, chez nous, qui cultivent le penchant à parler au nom du peuple alors qu’ils ne sont pas mandatés pour le faire. Il en est ainsi quand il leur faut parler de la «nation arabe» et en faire une rente politicienne. Quelle nation arabe quand la constitution irakienne ne fait aucune mention à une appartenance au monde arabe, quand le cycle CCG ne fait aucune référence au monde arabe? Faudrait-il s’investir encore -et certainement vainement- dans la recherche d’une entité arabe appelée le monde arabe alors que ce dernier a renoncé à se créer véritablement et à se consolider? Dans un monde où la tendance est à l’émergence de régions comme pôles de puissance, les pays arabes semblent avoir définitivement consommé l’impossibilité à s’élever au rang d’entité. Bien qu’il arrive parfois que les pays arabes, sur le plan du discours, veulent ou tentent de rythmer en phase, et que les consciences en l’impérieuse nécessité d’un rapprochement de positions s’éveillent apparemment, le contexte de politique internationale et à plus forte raison de politique de défense ne leur est pas favorable pour qu’ils puissent, ensemble, peser sur la résolution des conflits. Sur tous les thèmes porteurs d’enjeux majeurs pour l’espace arabe, les cartes ne sont pas dans les mains arabes, donc pas au niveau de la Ligue arabe. L’équation globale de paix dans toute la région comporte des variables non maîtrisées et sa solution se trouve en dehors de l’espace arabe. A maintes occasions d’ailleurs, il est démontré l’impuissance des pays arabes à être pris en compte. Citons-en quelques exemples. En refusant le plan arabe d’échange de la paix contre les territoires, Israël marque les limites des capacités du monde arabe à peser sur l’issue du conflit. Le monde arabe ne peut pas parler d’uns seule voix et avec fermeté, et pour cause ! Les pays membres qui étaient entrés ensemble dans la guerre contre Israël en étaient sortis séparément, ceci d’une part. D’autre part, Israël a cessé d’être l’ennemi commun, compte tenu qu’il a établi des relations diplomatiques avec des pays arabes, tandis que d’autres n’en sont pas loin. D’autre part, en mettant leurs territoires à disposition des forces anglo-américaines pour lancer l’offensive contre l’Irak, les pays du Golfe ont donné à celles-ci la caution que l’ONU n’avait pas voulu accorder. Le Darfour montre également l’impuissance arabe. Créer un monde arabe politique piégé par l’impossibilité à se déclarer agressé collectivement lorsqu’un des pays membres est agressé de l’extérieur de l’espace arabe, car une réponse solidaire et opérationnelle est impossible ! Bachir Medjahed
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