Algérie

Le point


La radioactivité des jeunes Lorsque les jeunes estiment n’avoir pour alternatives que les émeutes, la violence et la «harga» et qu’ils croient que l’Etat, qui s’appuie sur le dogme de la fermeté en substitution au dialogue, n’a pour réponse que l’usage de la répression, ils sont tentés d’agir en fonction de la vision qu’ils ont de la nature des actions à entreprendre et qui correspondraient à la lecture qu’ils se font des causes de leur exclusion. Comment alors faire éteindre la violence pratiquée par les groupes armés et faire considérablement reculer l’autre type de violence, «délinquante» celle-là, pratiquée par les jeunes en mal d’espérance pour l’avenir, avec des méthodes décennales qui étaient peut-être valables à une époque et qui ne le sont plus maintenant? Des manifestations non autorisées, des émeutes, la «harga», les sit-in, les grèves de travail, les grèves de la faim et même parfois le recours à la violence devront être lus comme des appels à l’écoute et qui s’inscrivent dans une logique de dialogue qui ne nécessite pas en réponse des attitudes qui s’appuient sur une logique de puissance. Le dialogue et la médiation n’ont pas élu domicile dans l’enceinte du parlement, les deux chambres confondues, ceci pour ne citer en exemple que ceux qui disent qu’ils sont élus par le peuple. Dans ce cas de flagrant délit de rupture de la légitimité, la confiance populaire ne dure pas toute la période du mandat. Il s’avère ainsi qu’il y a des retournements des opinions publiques et, qu’en conséquence, il serait plus utile, pour préserver la démocratie qui relève de la confiance, de dissoudre les assemblées élues pour retourner devant les populations. Serait-il possible d’interrompre la chaîne de violences qui décrédibilise les instituions de sécurité et de justice ? De toute façon, rien que pour ce qui concerne l’application des décisions de justice, les institutions sont décrédibilisées, car à quoi bon rendre justice au nom du peuple quand la décision de justice n’est pas elle-même appliquée ? Des perceptions qu’ont les jeunes de leur présent et de leur avenir dépendra la situation de stabilité et de sécurité dans le pays, car lorsque les conditions sont réunies pour les «radioactiver» nul ne pourra arrêter le processus de leur fission. Tout semble fait pour enraciner l’idée selon laquelle il n’y a pas de politique de prévention et que les institutions sont prises de court quand éclate une crise interne, malgré que fut créé un comité national opérationnel d’aide à la prise de décision sur le modèle français du comité interministériel opérationnel de gestion de crise. Bachir Medjahed
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