Algérie

Le point



L’urgence: que faut-il faire ? Quelle posture contre le ter-rorisme ? Qui combattre avec quoi et comment lorsqu’il est fait appel à la vigilance populaire sans fournir aux populations un mode d’emploi qui les met en cette position ? Sortir dans la rue pour manifester spontanément la condamnation du terrorisme est impossible puisque les marches sont interdites. Une vigilance visuelle pour remarquer des sacs suspects est pratiquement dépassée depuis l’usage de la bombe humaine à pied ou au volant d’un véhicule bourré d’explosifs. Les terroristes sont passés à une autre étape, une autre stratégie. Ils veulent faire oublier les massacres contre les populations pour invalider l’accusation selon laquelle ils sont des terroristes au profit des embuscades contre les forces de sécurité pour convaincre qu’il s’agit d’un conflit interne armé, malgré que l’affiliation à Al-Qaïda accorde la primauté aux causes internationales sur les causes essentiellement nationales. Pouvons-nous soutenir que l’usage des moyens militaires a atteint ses limites ? La question pourrait s’avérer légitime quand elle est posée par les populations mais c’est également la thèse que voudront promouvoir les terroristes pour affirmer que jamais ils ne seront éradiqués. Les moyens militaires d’affrontement lourds sont bien sûr inopérants face à des actions terroristes asymétriques. Que peut faire un char, que peuvent faire des missiles, des navires de surface ou submersibles. Il est inutile de comparer quantitativement et qualitativement les forces en présence. Les terroristes ne peuvent pas se saisir du pouvoir mais il n’est pas évident qu’ils soient sur la voie de leur élimination. S’il s’avère que les forces de sécurité ont fait leur travail et que, malgré cela, le terrorisme est appelé à survivre, il faudrait donc rechercher les causes de leur survie ailleurs que dans le champ de bataille. Ce ne sont pas les forces de sécurité qui sont responsables ou défaillants quand les terroristes arrivent encore à recruter des jeunes. Alors, il n’est plus rentable de continuer à dire que le terrorisme est un phénomène étranger à notre société comme cela avait été dit à propos de la consommation des drogues, qu’il a perdu sa capacité à être nocif, qu’il est en désarroi, qu’il se manifeste en un quelconque endroit pour desserrer l’étreinte sur les groupes armés qui seraient encerclés quelque part, que les attentats sont une réaction aux pertes qu’ils ont subies. Toute cette philosophie n’est plus écoutée par les populations et par les observateurs nationaux ou étrangers. Il faudrait se concentrer sur le «que faut-il faire?»   Bachir Medjahed


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