Algérie

Le point



Réagir sur instructions? Des attentats puis parfois des con-damnations par des partis politiques. Puis plus rien de la part de ces partis jusqu’aux prochains attentats pour les condamner une fois de plus. On remarque que les partis ne condamnent pas avant que les pouvoirs publics ne condamnent. Si les pouvoirs publics font l’impasse, les partis en font de même. Il est normal que, alors que les partis suscitent nombre de questions pas toujours en leur faveur, et même jamais en leur faveur, réagissent-ils sur instructions? D’abord, on s’interroge sur les mobiles de leur existence. Les partis politiques, ne seraient-ils, au regard de leur complète marginalisation des vraies décisions politiques pour le pays, que des constructions illicites dans un champ politique non encore «viabilisé»? Serait-ce parce qu’il n’y a pas de partis réels qu’il n’y a pas de champ réel ou parce qu’il n’y a pas de champ politique réel qu’il n’y a pas de réels partis? Alors, il est tout à fait normal le constat que les partis politiques, tant ceux dont on dit qu’ils sont au pouvoir que ceux dont on dit qu’ils sont dans l’opposition, également ceux qu’il est difficile de classer, près du pouvoir, près de l’opposition, ou à mi-chemin entre ces deux, ne peuvent, ni réellement participer à la définition des orientations politiques pour le pays, ni en dévier la trajectoire en s’y opposant, ni servir de facteur d’atténuation des crises, ni des obstacles politiques au terrorisme . Ils n’ont même pas tenté de forcer le pouvoir à négocier avec eux le processus de transition qui n’est pas une transaction et qui a procédé d’un unilatéralisme du pouvoir ancien et actuel. Alors, puisque la conviction est grande et généralisée que les partis n’ont aucune influence, quels qu’ils soient, on peut dire qu’être ou non dans un parti ne peut être motivé en principe que par des intérêts non réellement politiques. Il est alors compréhensible que le processus de construction de l’Etat soit au ralenti, que des émeutes ne soient pas tempérées par les partis censés être au pouvoir, ou alors même détournées à leur profit par ceux qui sont censés être dans l’opposition, et que le pouvoir ou ce qui s’apparente à l’Etat ne trouve pas les relais dont il a réellement besoin pour une effective mise en œuvre du programme présidentiel. Il est évident que ce ne sont pas tellement les hommes qu’il faudrait en incriminer totalement, car dans le système de conduite par équilibres ou compromis au sommet de l’Etat, système hérité et non créé maintenant, l’accès à une fonction reproduit les mêmes comportements et fait porter et défendre la même vision. La vie politique est ainsi faite que lorsqu’on franchit la barrière, on change d’idées pour sauvegarder ses intérêts ou parce qu’on entre en possession d’autres données plus globales qu’on intègre dans une vision rénovée. Bachir Medjahed


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