Algérie

Le point



Terrorisme au-delà, mais pas en deçà Même si l’on évoque une coo-pération de notre pays avec d’autres qui disent donner la chasse au terrorisme, les Etats Unis par exemple, la perception selon laquelle l’Algérie continue à lutter toute seule contre la dimension intérieure d’un terrorisme dit transfrontalier reste forte au sein des populations. Selon l’autre perception, l’administration américaine est convaincue que la démocratisation devrait accompagner la lutte contre le terrorisme dans un souci d’efficacité, d’où le projet du GMO, rejeté par les pays arabes qui donnent ainsi le contenu qu’ils veulent aux concepts de terrorisme et de démocratie, les autres Etats en faisant de même. La lutte contre le terrorisme se trouve ainsi amputée de sa dimension «démocratie». Libres d’incriminer qui ils veulent. Libres d’apprécier souverainement la nature de l’acte commis sur le sol étranger, en fonction de leurs intérêts. Libre d’extrader ou de refuser d’extrader. Les Etats ne sont pas contraints à converger et à réagir tous de la même façon quand il s’agit de ce qui est appelé terrorisme par les uns, et n’importe quoi par les autres, comme «résistance» ou «groupes d’opposition armés». Il en est de même de la démocratie. Il n’y aucun régime au monde qui ne s’en réclame. Et pourtant, il y a un lien évident entre opposants armés et absence de démocratie pour ne pas dire dictature. Et pourtant, il devrait y avoir un lien entre démocratie et terrorisme. Là où il y a démocratie, il n’y a pas de terrorisme à grande ampleur. Il devrait y avoir autant de raisons à militer pour une définition du terrorisme sous auspices onusiennes que pour militer pour une définition de la démocratie sous auspices onusiennes. Il faut dire que nombre de régimes ne souhaiteraient pas que soit défini internationalement le contenu du concept de terrorisme car ils perdraient leur marge de manœuvre. Nombre de régimes ne souhaiteraient pas non plus que soit défini internationalement le contenu du concept de démocratie. Pire encore pour la définition du lien entre démocratie et terrorisme. Et de telles conférences qui déboucheront sur des définitions qui, sans aucun doute, contribueront à diminuer l’autonomie de décisions de bien des Etats ne seront sûrement pas attendues avec impatience car bien des pouvoirs en place y laisseront des plumes. On dit qu’il n’y a pas un seul terrorisme, mais des terrorismes, et on sait surtout qu’il n’y a pas une institution internationale susceptible de rappeler à l’ordre des Etats qui auront failli. Dans ces conditions, pour ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, chaque Etat coopérera ou refusera de coopérer selon la conception qu’il fera lui-même du terrorisme et il le fera en toute indépendance s’il est une grande puissance. Cette liberté d’appréciation était garantie dans les premières conventions de lutte contre les actes illicites, la première ayant été élaborée suite à la fameuse prise d’otages de Munich. Bachir Medjahed


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