Algérie

Le point



Des aides mortelles Pourquoi s’intéresser ou plutôt se glorifier des bonnes notations du FMI quand on sait que cette institution n’a pas pour mission de faire imposer des programmes qui peuvent réunir les conditions de garantie du développement, mais uniquement place les pays «auscultés» dans la situation où ils peuvent rembourser leurs dettes? Des dettes qu’ils ont, d’ailleurs, remboursées plusieurs fois. Le FMI ne s’intéresse qu’à l’équilibre budgétaire et à l’inflation même si le chômage est à deux chiffres. Programmes d’ajustement structurel? Rappelons un exemple. Celui du coton. Qui avait plongé les cours du coton sur lesquels reposaient les économies de bien des pays africains? Alors que le secteur était bénéficiaire, il a été désorganisé par les privatisations imposées par les bailleurs de fonds. Alors que les agricultures du Nord étaient subventionnées, a été interdit aux pays africains tout soutien public à cette économie du coton. Le processus de privation des entreprises africaines du coton et d’interdiction des subventions à cette agriculture africaine était imposé par la Banque mondiale. Ainsi, le FMI et la BM ne sont visibles que sur les territoires du Tiers-monde, là où ils sont autorisés à sévir. Concernant les subventions accordées à leurs agricultures par les grandes puissances et interdites aux pays africains, des pays avaient déposé une plainte auprès de l’OMC, mais les règlements se font en fonction du poids économique dans le monde. Ce n’est pas sans raison que les principales institutions financières internationales sont dans les mains des pays membres de l’Alliance transatlantique. Agriculture ou industrie, le problème est le même. Concernant la question dite des aides publiques au développement ou des aides tout cours, citons, là encore, un exemple. Entre guerres contre l’Erythrée et problèmes de déplacement et donc de famine, les Etats Unis inondaient l’Ethiopie de céréales. Gratuitement. Malgré les cris d’alarme des experts. Pourquoi ces cris d’alarme? Globalement, l’Ethiopie se suffisait, sauf que des régions étaient excédentaires et des régions en déficit. Au lieu que soit facilité l’acheminement, en période de guerre, des régions excédentaires vers les régions en famine, les Américains accordaient une subvention à leurs agricultures en achetant leur production et en en inondant l’Ethiopie, causant ainsi une terrible chute de prix intérieurs des céréales, ce qui a eu pour effet de ruiner les agriculteurs éthiopiens et de tuer définitivement l’agriculture dans ce pays, installant celui-ci dans une situation permanente de famine. Bachir Medjahed


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