Algérie

Le point



Le temps pour l’Algérie de penser à elle-même L’Algérie a, parfois, sacrifié jusqu’à ses propres intérêts sur l’autel de la cause arabe, de la cause palestinienne. Aujourd’hui, la cause palestinienne a beaucoup avancé. La planète entière reconnaît aux Palestiniens le droit à construire leur propre Etat. On se rappelle que c’était sous la présidence algérienne qu’une session spéciale de l’ONU a été consacrée à la question palestinienne. Un grand exploit pour l’Algérie, car Yasser Arafat, lui-même, y était invité et s’y était exprimé. On se rappelle que cette session fut présidée par le ministre algérien des Affaires étrangères, à savoir Abdelaziz Bouteflika, l’actuel président de la République algérienne.L’Algérie a beaucoup donné, tout donné même et peut, aujourd’hui, à juste titre, en toute légitimité, ne serait-ce qu’eu égard au fait qu’elle a respecté les principes qui fondent sa politique extérieure, se rendre dans n’importe quel forum au monde adhérer à n’importe quelle Union avec la tête haute, sans complexe, «sans peur et sans reproche». Dans cette époque où la maîtrise de la technologie, les capacités à se mouvoir dans l’économie de marché imposent la nécessité de s’y adapter sous peine de plonger dans une guerre civile pour impossibilité à maintenir les emplois et le pouvoir d’achat, dans cette époque où se ressent l’obligation d’approfondir le processus de démocratisation sous peine de donner des raisons ou des arguments à ceux qui recrutent pour le terrorisme et qui évoqueraient comme alibi l’interdiction d’une vraie alternance, on ne voit pas du tout pourquoi elle ne serait pas libre d’adhérer à l’espace géopolitique de son choix, pourvu que soient promus et sauvegardés les intérêts de son peuple. L’Algérie n’est pas une hyperpuissance pour mener une politique de domination ou de contrainte sur le plan international, pour exiger du monde, par la force, à ce que celui-ci se conforme à sa vision, à sa seule vision, comme elle n’est pas une grande puissance sur le plan économique pour se permettre de s’isoler et de vivre en autarcie. Avec une ouverture qui se veut et se doit de n’être pas exclusive, elle est tenue de se tourner vers quelque côté où résident ses intérêts. N’est-ce pas le rôle du président que de rechercher le bien-être pour son pays et d’utiliser sa diplomatie pour mettre à l’abri son pays des menaces? Pourquoi ne pas mettre à profit cette richesse, cette chance que notre pays appartienne à plusieurs espaces géopolitiques et qu’il se doit de n’en ignorer aucun? Il est connu que c’est la géographie qui fournit ses déterminants à la géopolitique. En matière de géographie, l’Algérie est gâtée, car elle appartient à plusieurs espaces qu’il est difficile de départager si elle cherche à promouvoir ses intérêts. Dans cette époque où le besoin s’exprime fortement de moderniser et de professionnaliser notre armée, éventuellement d’investir dans la coopération ce qui concerne la mise en place d’une industrie de fabrication d’équipements militaires, dans cette époque où la violence, ou plutôt le terrorisme, est dite d’essence islamiste et que rien ne vient annoncer que les pays arabes et/ou musulmans possèdent les moyens d’y mettre fin, alors qu’il apparaît que les systèmes mis en place et les dysfonctionnements qu’ils génèrent sont responsables de sa durée et même de son aggravation, il est normal que notre pays cherche, d’abord, ses intérêts, même au sein d’ensembles régionaux sans exclusive. Bachir Medjahed


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