Algérie

Le point



Le risque de passer à côté Faudrait-il s’intéresser en priorité à des élections dont on sait, au regard des élections locales antérieures, qu’elles auront été négligeables en terme d’impact sur la vie socioéconomique et de tranquillité publique des populations, ou alors accorder la priorité à la situation sécuritaire qui vient, elle-même, de se mettre à l’ordre du jour par un attentat à la bombe, un de plus, et qui devrait être un de trop, contre un centre de vie des policiers à Mechtras, en Grande Kabylie, ou alors à ce qui est inavoué par les Américains qui cherchent à placer sous leur tutelle toute la région sahélo-saharienne, dont on sait qu’elle regorge de pétrole du Nigeria au Tchad, en passant par la Libye, l’Algérie, la Mauritanie, et ce, en multipliant les initiatives de coopération de défense. Des initiatives qui consistent à conserver la haute main sur les armées de ces pays, comme cela est fait avec les pays du Golfe. Depuis que l’Algérie est revenue sur la loi sur les hydrocarbures, depuis que le président s’est ravisé et a décidé de ne pas priver les futures générations algériennes des moyens de leur indépendance en la matière, et du choix de leur développement, peut-être faudrait-il redouter davantage une aggravation de la violence, et peut-être faudrait-il lire sous cet angle l’attentat qui devait être perpétré à l’encontre de la personne du président à Batna. Car, le retrait de cette loi aura éventuellement mis en échec des tentatives allant dans ce sens en Afrique, en Amérique du Sud et ailleurs. Des élections, même locales, ne sont importantes, non pas par leurs quelconques implications positives ou négatives sur la vie locale, mais uniquement en raison du fait que leur totale absence signifiera que le pouvoir, les «acteurs» politiques et les populations auront cessé, entre eux, toute relation pacifique, et réduira à néant ce qui pourrait rester encore comme relations de confiance à minima, car il en reste quand même un tout petit peu, sinon, cela aurait été le chaos. Il y a également l’autre priorité qui consiste à savoir pourquoi, au moment où s’enregistrent des niveaux record de rentrées de devises que se conjuguent les phénomènes des harraga et des jeunes kamikazes? Comme planent des doutes sur la capacité de l’Etat et des opérateurs économiques à transformer ces devises en espoir pour les jeunes. Pourrons-nous réellement inscrire l’attentat de Batna dans une logique exclusivement interne, quand les enjeux cristallisent très probablement une convergence d’intérêts entre des causes internes et surtout des causes extérieures, celles qui ne sont pas fatalement liées au «combat» mené par Ben Laden. On se rappelle comment fut hypertrophiée la puissance militaire irakienne, «hissée» au rang de quatrième armée au monde, juste pour légitimer l’emploi de l’énorme armada militaire internationale mise en œuvre pour lui faire quitter le Koweït ou plutôt lui faire quitter un pays pétrolier, mais aussi pour détruire son potentiel militaire, aucun pays arabe ne devant être autorisé à devenir une puissance régionale pouvant menacer Israël. Il est évident que Saddam n’aurait jamais dû commettre cette grave erreur. Al-Qaïda n’est pas hypertrophiée, là encore, pour justifier le déploiement des forces armées américaines partout où existe l’odeur du pétrole? Il est évident, aussi, que le président a bien fait de revenir sur la loi sur les hydrocarbures. Rien que pour cela, il constituerait, quelque part, une gêne. Les enjeux sont donc autrement plus importants que des élections qui ne permettront qu’aux seuls élus de sortir de leur crise socioéconomique et aux partis de donner l’illusion d’exister.


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