Algérie

Le point



Les mêmes interrogations Il n’y a pas eu un seul président qui ne se soit pas projeté dans l’avenir, en disant pratiquement ce qu’il faudrait faire pour ne pas dire ce qu’il lui faudrait faire. Faudrait-il un président pour chaque étape, si on considère les changements intervenus depuis le multipartisme ou bien sommes-nous dans une situation où on considère que nous avons un président pour toutes les étapes? Le président actuel est, en tout cas, de ceux qui décident, qui couvrent de leur autorité les actions engagées par toutes les institutions, y compris celle de la défense car, contrairement à ses prédécesseurs, il affirme que c’est lui qui confie son mandat à l’armée dans la lutte contre le terrorisme, montrant ainsi que ce n’est pas elle-même qui s’invente son propre mandat. Seulement, il faudrait, devant l’espérance d’une réelle sortie de crise, s’interroger sur le fait que depuis l’indépendance, ce ne sont pas les programmes de sortie de crise et les programmes de développement qui ont fait défaut, et pourtant nous parlons encore des conditions à réunir pour sortir de la crise... L’Algérie, disait-on, atteindrait le niveau de développement de l’Espagne, à l’horizon des années 80. Dans ces années 80, justement, on disait officiellement que le pays sera à l’abri de toute crise qui affecterait le monde. Aujourd’hui, comme résultats cumulés de la gestion de toutes les décennies, la jeunesse rêve de traverser la Méditerranée, de vivre ailleurs et d’y prendre même la nationalité du pays d’accueil. Des centaines de milliers d’emplois auraient été créés, d’après le ministère de la Solidarité nationale. Et pourtant, l’affaire Khalifa a donné des informations sur ceux qui y sont recrutés. Et pourtant, ceux qui sont en quête d’un emploi ne voient rien venir. La criminalité est au plus haut, les détournements également, il y a de nouvelles menaces qui sont apparues et, paraît-il, les forces de sécurité ne seraient pas encore adaptées à la lutte contre ce nouveau phénomène. La volonté d’assainir et de développer est bien visible sur le plan du discours du président. Tout comme cela avait été bien visible dans les discours du président Boudiaf. Ce dernier n’avait pas eu le temps ou avait été empêché d’en avoir le temps. De tout temps, des programmes de développement ont été initiés, selon les moyens disponibles, le pétrole et l’endettement durant les trois premières décennies, le pétrole maintenant sans le recours à l’endettement. Et pourtant, notre pays en est encore, comme bien d’autres pays, à être pudiquement appelé pays en développement, l’appellation de pays en voie de développement étant enlevée du vocabulaire international. Une question fondamentale se pose alors. Plutôt que de dire à qui serait dû le fait que notre pays, à ce jour, dépende des importations pour subsister, et du pétrole pour les payer, il conviendrait de savoir à quoi cela serait-il dû? N’est-ce pas qu’il doit sûrement se trouver des obstacles immatériels qui se dresseraient, à chaque fois, sur le chemin du développement? Egalement sur le chemin de la démocratie? Egalement sur le chemin de la construction de l’Etat de droit? Sans l’identification et la levée de ces obstacles, il serait fort possible que nous soyons, durant la décennie future, au même niveau de nos interrogations.


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