Au pouvoir et dans l’opposition par vocation Nous sommes dans un contexte tel que jamais la vérité sur la situation interne ne sera connue avec exactitude car les hommes du pouvoir édulcorent tandis que ceux de l’opposition assombrissent, plus personne dans ces conditions ne pouvant être crédité de dire toute la vérité, rien que la vérité. L’autocritique est inconnue des deux côtés de la ligne de fracture, par contre, les critiques mutuelles sont légion et chacun voudrait bien que l’on abonde dans son sens «en lui donnant le Bon Dieu sans confession». Il est cependant évident que c’est l’autocritique dans le camp du pouvoir qui est réellement attendue, car c’est là que tout se décide et que pratiquement tout se sait. Mais les arsenaux argumentaires sont épuisés et plus personne n’arrive à innover, semblant même ne plus se prendre au sérieux. Les partis de l’opposition sont fatigués d’avoir trop couru pour rien, avec la conviction désormais acquise qu’ils sont dispensés d’avoir des rêves, se retrouvant à chaque élection obligés de rééchelonner leurs ambitions, et ainsi de suite jusqu’à ce que soient atteintes les limites biologiques naturelles des membres fondateurs. Les hommes au pouvoir, quant à eux, et cela est une tradition depuis leur première arrivée au pouvoir –ce qui n’est pas propre uniquement à notre pays- ont façonné leur mentalité pour y camper éternellement, quand bien même ils savent très bien que dans les conditions actuelles où le miracle est pratiquement impossible même dans le cas d’une bonne santé financière, une trop longue durée au pouvoir use ses occupants et peut même les inciter à commettre des erreurs du genre de celles qui seraient commises dans l’affaire «Khalifa» et qui seraient susceptibles de les mener même vers le pénal. Et pourtant, les hommes de l’opposition, ou plutôt les dirigeants des partis d’opposition, bien qu’ils sachent que ceux qui sont au pouvoir ne leur passeront jamais le flambeau, ne sont pas près, eux également, à abandonner ce qu’ils appellent le militantisme, en réalité leur poste de dirigeants. En somme, au pouvoir, on n’abandonne pas et dans l’opposition on n’abandonne pas non plus. Ainsi, aux yeux du peuple, les hommes et les partis au pouvoir y sont par vocation et ceux qui sont dans l’opposition y sont également par vocation.
Posté Le : 26/02/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com