Le point

Un chef de gouvernement avec un style particulier Belkhadem a su introduire des éléments d’une meilleure compréhension, à la fois des missions du secrétaire général d’un parti, qui plus est d’un parti au pouvoir, noyau dur de l’alliance, et des missions de chef de gouvernement dont le parti est majoritaire. Oui, dit-il, un parti politique, même s’il n’a pas de pouvoir de décision dans les orientations du pays, a au moins un pouvoir de propositions, et ce n’est pas parce que seul le président de la République peut engager un processus à révision de la Constitution qu’un parti devrait se marginaliser sur le plan de la réflexion. C’est le rôle de tout parti de faire toute proposition qu’il estime utile, et c’est ainsi que le FLN s’engage en tant que force de proposition, et c’est parce qu’il est au pouvoir qu’il a le devoir de contribuer à un éclairage en faveur du Président.Grâce à Belkhadem, les chefs de gouvernement s’approprieront encore plus de prérogatives, dans la mesure où ils pourront se permettre d’être les acteurs d’un remaniement et non de subir celui-ci. Belkhadem, bien qu’il soutient le président, prend l’initiative de dire ce qu’il pense du gouvernement en place ; et on sait que ce gouvernement a été mis en place selon la traditionnelle formule «sur proposition du chef du gouvernement». Belkhadem affirme qu’il entend bien n’accepter de conduire l’action que d’un gouvernement dont il aura choisi les membres. Cela veut dire, d’une part, qu’il a évalué le bilan des ministres et que, d’autre part, il a estimé que certains des bilans sont négatifs. Belkhadem avertit ainsi que le maintien en fonction du ministre qu’il voudrait décharger ne sera pas un élément de réussite et que, dans ces conditions, il ne sera pas comptable du bilan de ce gouvernement. Or, il est apparu jusqu’à aujourd’hui, que Belkhadem annonce toujours ce qui se fera ; et ce n’est pas le maintien de la porte ouverte sur la réconciliation nationale qui viendra le démentir puisque le Président lui a emboîté le pas pour en donner confirmation. Il s’avère ainsi que, de tous les chefs de gouvernement qui ont travaillé avec le Président, Belkhadem en est le plus proche.