Le point

Ni tout blanc, ni tout noir Il est peut-être difficile pour un quotidien, dans cette phase où l’économie se cherche, où la presse se cherche encore, où la politique se cherche, où les partis ne se retrouvent pas encore, n’ayant trouvé leurs marques ni en se cantonnant dans l’opposition, ni en résidant dans la sphère du pouvoir, pour tout quotidien, d’échapper au jugement tout fait et tout prêt qui le positionne par rapport à l’opposition ou par rapport au pouvoir. Il n’est pas dans la vocation d’un journal d’être contre le pouvoir ou d’être contre l’opposition, ni d’être aveuglément pour, à moins d’être un journal partisan. Il est normal et dans l’intérêt du pays de vouloir que tout le programme qui a nécessité un financement étatique, donc par l’argent de la nation, réussisse. Il est également normal de vouloir que la paix revienne et donc que la démarche appropriée appliquée sous le vocable de la réconciliation nationale réussisse car il est hautement dangereux qu’une démarche de paix échoue et que naisse quelque part la conviction que la violence est une fatalité.Il est également normal de vouloir que sur la scène internationale, notre pays soit capable de défendre au mieux ses intérêts, qu’il n’y ait plus à son égard de milieu où prédomine la présomption d’hostilité, de soutenir donc la position algérienne à l’étranger et de ne rien faire qui puisse la fragiliser. Mais, le journal a un devoir d’information. D’information objective, qui restitue les faits sans faire dans la surenchère, sans tomber dans le piège de toute apologie de quelque nature que ce soit. Le journal a un devoir de vérité. Ni tout blanc, ni tout noir. Relever les insuffisances incite à l’espoir, car il est ainsi indiqué qu’il y a toujours une marge de progrès, et qu’il y a toujours des corrections à apporter ou des mesures supplémentaires d’amélioration. Il serait grave d’affirmer que tout va très bien dans le meilleur des mondes et qu’il n’y a plus rien à faire de supplémentaire, tout étant parfait alors que le Président, lui-même, en est à être le premier à dire ce qui ne va pas quand il pense que cela ne va pas. De la même manière, il serait grave d’affirmer que tout va très mal et que tout ce qui se fait est mal et ne va pas dans le sens du bien du pays.