Algérie

Le point



Au tour des walis d’être auditionnés Après les magistrats, les ministres, cela devrait être le tour des walis de présenter leurs bilans et d’entendre ce que le Président pense d’eux ou de certains d’entre eux. Si le Président ne s’était pas gêné de dire tout le «bien» qu’il pensait des ministres et des magistrats, il devrait probablement continuer sur sa lancée car il serait incompréhensible qu’il dissocie les uns des autres, plus particulièrement depuis les affaires scabreuses révélées à l’opinion publique et auxquelles des walis n’étaient pas étrangers, à l’exception bien sûr de nombre de walis qui ont tenté de ne pas céder devant des corrupteurs locaux. Dès qu’un wali est nommé, la course des notables locaux commence par le prendre en otage et le soustraire à des clans rivaux.Le concept de «notables locaux» n’est pas du tout défini dans son contenu et les walis se fient à leur entourage ou à leur flair pour entrer en communication avec eux. Il faut dire plutôt que ce sont ces drôles de notables qui font des pieds et des mains pour entrer en contact avec les walis, si possible leur inventer des ennemis qui n’existent pas et exercer ainsi le monopole sur le choix de leurs relations. Depuis que l’administration est pratiquement mise en demeure de gagner la confiance du mouvement associatif, c’est-à-dire depuis le changement du contexte national survenu en janvier 1992, alors que théoriquement cela devrait être le rôle des partis politiques de défendre des causes, les walis et les chefs de daïra, l’administration locale en fait, tissent des liens avec les «représentants» de la société civile qui parfois -pour ne pas dire souvent- poursuivent leurs propres objectifs -des intérêts particuliers- alors que l’administration doit travailler pour l’intérêt général. Les autorités locales subissent ainsi l’influence du milieu de soutien. Serait-il normal que des autorités locales mises en cause fassent l’objet de messages de soutien de la part de ce qui est appelé la société civile alors qu’il revient aux autorités judiciaires et administratives centrales de faire leur travail d’investigation? Au regard du fait qu’on se rappelle que le président de la République avait sanctionné des walis sans cependant transmettre leurs dossiers à la justice, au moins pour permettre à ces derniers de se défendre ou de laisser se justifier la validité de sanctions ultérieures à la hauteur des méfaits commis, le constat à faire est que certains walis présentent des vulnérabilités dans leur édifice moral, les plaçant dans des situations où ils cèdent à la tentation. Il serait très grave que les représentants locaux de l’Etat, c’est-à-dire les walis, cèdent à la tentation corruptrice quand ils sont investis de la confiance et de la mission de jouer un rôle moteur à l’interface entre les collectivités locales et l’Etat sur toutes les questions importantes dans la vie des populations, sur les questions de développement, sur les questions de souveraineté, dans la zone régalienne des activités de l’Etat. Rochdi Ould Yahia


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