Le point

Rebelote! Giap, ce chétif général vietnamien qui avait défait les puissantes armées françaises à Diên Biên Phu, déclarait que «le colonialisme était un mauvais élève». Cette déclaration, qui date depuis près d’un demi-siècle, se vérifie encore aujourd’hui. La preuve par 9 vient d’être démontrée à travers l’attitude, pour le moins incongrue, du ministre de l’Intérieur suisse qui vient de se découvrir une vocation d’avocat en prenant la défense de Benoît XVI, ce pape qui n’arrive pas à se débarrasser de ses réflexes allemands. La relation entre les propos du général Giap et ceux haineux du locataire du Saint-siège, même s’il se dit désolé, est la similitude avec l’épisode des caricatures publiées le 30 septembre 2005 par le «Jyllands-Posten». Une leçon qui ne semble pas avoir été retenue.L’opinion internationale, qui avait condamné l’attitude provocatrice des Danois et l’élan de solidarité des Occidentaux, pensait que les bons moralisateurs qui se complaisent à donner des leçons à autrui avaient compris qu’il existait des limites morales à ce qui est pudiquement appelé liberté d’expression pour se moquer des autres. Cette même opinion avait compris que le concours organisé par les Iraniens concernant l’Holocauste, était la réponse à l’offense faite au Prophète Mohamed (QSSL). Et que si la souffrance d’un peuple ne pouvait être l’objet de satires, et était de ce fait punissable, tourner en ridicule une religion est plus que tabou. C’est dans ce contexte que les propos de Pascal Couchepin prennent toutes leurs dimensions ridicules. Libre à lui de penser que l’Islam doit se remettre en cause, cela n’engage que lui. Cette «conviction» ne doit, cependant pas, être l’étincelle qui allumera des brasiers qui risqueront d’emporter sa fragile Suisse. En allumant de jolis feux, il ne faut pas que M. Couchepin s’indigne s’il est traité de pyromane. Hakim Djaziri