Algérie

Le point



Les partants promettent toujours Le Premier ministre britannique Tony Blair s’est engagé, hier, à soutenir la reconstruction du Liban et à contribuer à une paix durable dans la région, lors d’une visite mouvementée à Beyrouth. Des mesures exceptionnelles de sécurité avaient été prises dans la capitale pour cette visite de quelques heures. Les médias européens se sont bien sûr empressés d’attribuer cette hostilité à l’opposition pro-syrienne. Pour insulter avec finesse la bravoure et la vaillance des Libanais. Cela reviendrait à dire que les Arabes n’ont pas de dignité et il suffirait à ceux qui les ont humiliés de pointer le bout du nez, pour que les populations, libanaises dans ce cas précis, applaudissent. Du mépris, pur, en direction de pays qui ont toujours subi le diktat du plus fort. Des biens pensants qui ne se sont jamais soucié des droits des autres, de leur sort, encore moins. L’on se souvient qu’au plus fort de la guerre d’Irak, et alors que les Américains foulaient au pied les lois internationales qui régissent les conflits armés, des caméras de CNN n’avaient pas trouvé mieux que de montrer au monde des jeunes Irakiens, en délire et libres enfin, à la sortie d’un cinéma qui projetait des films pornographiques. Drôle de liberté que celle que se font les faiseurs d’opinion, à travers leurs propres déviations! Que pourrait bien promettre, et le faire, celui qui est décrit dans son propre pays comme étant le caniche de Bush? Reconstruire le Liban? La belle affaire! Il aurait, au moins, pu faire hypocritement semblant d’être scandalisé par les crimes de guerre du sioniste Olmert, et faire en sorte qu’il y ait moins de routes défoncées et de bâtiments civils détruits. Une économie qui aurait pu donner l’illusion qu’il a «construit» quelque chose en évitant sa destruction. Hypocritement, seulement, car dans la réalité Blair n’est même pas capable d’articuler un mot sans en référer à Washington qui transmettra à Tel-Aviv. De quelle paix durable parle-t-il? De celle qu’il a «collée» en Irak ou des «courageuses» positions qu’il a prises en... s’alignant sur John Bolton à l’ONU? Que l’honorable Premier ministre s’occupe d’abord de son royaume où les Irlandais sont toujours en guerre contre Londres. Comment peut-il promettre une paix durable à une région plusieurs fois plus vaste que la Grande-Bretagne, quand il n’est pas parvenu à faire entendre raison à l’IRA, même si officiellement, l’on a parlé de déposer les armes? Non, Blair ne peut rien faire de constructif. D’une part parce qu’il est conspué par son propre parti qui lui demande de sauver les meubles en lui indiquant la porte de sortie et d’autre part, parce qu’au Moyen-Orient, et concernant les Arabes, on ne peut que détruire. La seule chose de «bien» que savent faire les dirigeants occidentaux, c’est de promettre monts et merveilles quand la cloche a déjà sonné et que les valises sont déjà bouclées. C’est le cas, précisément, de Tony Blair. On ne sera pas étonné de le voir écrire des mémoires où il dira qu’il avait milité pour la création d’un Etat palestinien indépendant, un Irak souverain et qu’il était toujours convaincu que l’Iran développait un programme nucléaire civil. Hakim Djaziri


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