Algérie

Le poids du social


C'est un projet de loi de finances 2012 très soft qui sera débattu prochainement par les députés. Le ministère des Finances reste prudent en reconduisant les mêmes ratios de calculs pour l'élaboration de la loi de finances 2012. Pour autant, il avertit que les ressources allouées au budget de l'Etat seront revues à la baisse, que le contexte international reste inquiétant avec la crise des dettes souveraines et ses répercussions sur l'économie nationale et, surtout, le rétrécissement des sources étrangères des investissements. En fait, note le texte soumis aux députés, «la mise en oeuvre du plan quinquennal pour 2010-2014 se caractérisera en 2012 par un repli en matière d'allocation de ressources».

Le ministère des Finances explique ce recul des allocations budgétaires par les énormes dépenses liées aux mesures prises, après les événements de janvier dernier, par le Conseil des ministres, et, dans la foulée, les augmentations de salaires et le paiement des régimes indemnitaires et les statuts particuliers».

Sur le plan externe, le projet de loi de finances est soumis à des pressions terribles nées du flottement de l'économie internationale et des incertitudes provoquées par la crise des dettes souveraines dans la zone Euro, ainsi que le peu d'empressement des Etats-Unis à intervenir pour calmer les angoisses des marchés. Selon le ministère des Finances, «les fondamentaux de l'économie nationale ne sont pas, pour l'instant, affectés ni par la crise de la dette souveraine qui frappe l'Europe et les Etats-Unis, ni par la dégradation de la note de la dette de long terme».

Mieux, «la crainte proviendrait de l'effet de la récession qui pourrait rattraper les économies européenne et américaine, et son impact sur la croissance mondiale et les cours du marché pétrolier», et par ricochet les recettes d'hydrocarbures algériennes. Ainsi, le ministère reste donc prudent et recommande une dépense raisonnable des ressources budgétaires face à l'incertitude qui plane sur l'économie mondiale. Comme il est devenu traditionnel, le projet de loi de finances pour 2012 a été élaboré sur la base d'un prix de référence fiscal du baril de pétrole à 37 dollars, un taux de change de 74 dinars pour un dollar, une croissance économique de 4,7% globalement et 5,3% hors hydrocarbures, et une hausse de l'indice des prix de 4%. Par ailleurs, le ministère table sur des prévisions de recettes d'hydrocarbures en hausse de 2,5% à 64,6 milliards de dollars sur la base d'un prix de référence d'un baril à 90 dollars.

Les importations seront en légère hausse de 1,4% en 2012 par rapport aux prévisions de clôture de 2011 à 46,9 Mds de dollars contre 46,2 Mds de dollars prévus à fin 2011. Le taux d'inflation prévu, qui tient compte du comportement de l'indice des prix à la consommation (IPC) de 3,7% au 1er semestre 2011 et des prévisions du FMI pour l'IPC dans les pays émergents et en développement (+3,5%), il devrait se situer autour de 4% en moyenne en 2012. Cependant, «il n'y aura pas de tensions inflationnistes» en 2012, selon le ministère des Finances.

Le budget de fonctionnement prévu par le projet de loi de finances 2012 est de 4.608 milliards de DA, alors que les recettes globales sont de 3.455.650.000 dinars, dont 1.561.580.000 DA tirés de la fiscalité pétrolière. Enfin, le projet de loi de finances 2012 prévoit des mesures d'allègement fiscal, issues des recommandations de la Tripartite de mai 2011. La loi de finances 2011 a été élaborée sur la base d'un prix moyen du baril à 37 dollars, une croissance économique de 4% et de 6% hors hydrocarbures et un taux d'inflation de 3,5%, et une balance commerciale positive de 6,8 milliards de dollars.


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