Algérie

Le poids du mérite et de la compétence



Le poids du mérite et de la compétence
Ce concours qui promeut la compétence, le mérite et l'équité, constitue quelque part un acte fondateur de la nouvelle école.L'annonce des résultats du concours écrit pour le recrutement des enseignants vient confirmer une grande victoire de l'Education nationale. Tout le monde doit se souvenir des péripéties par lesquelles est passé ce concours et la grande résistance déployée par les tenants du statu quo pour empêcher l'objectif de la ministre de l'Education nationale de se réaliser, à savoir revenir au système de désignation des enseignants qui privilégie la compétence et le mérite. Cette première véritable victoire renseigne paradoxalement sur la qualité des candidats-enseignants, ainsi que sur les sortants des universités, intéressés par une carrière dans l'enseignement. Les chiffres assez bas, faut-il le souligner, des taux de réussite lors du concours attestent d'un niveau général, plutôt décevant, bien que le nombre de reçus reste largement au-dessus des besoins exprimés par l'institution éducative en termes d'encadrement.Supposons un instant que le gouvernement ait cédé aux pressions des enseignants vacataires et les ait intégrés au corps sans concours. Cela équivaudrait à la perpétuation d'une pratique difficilement admissible dans un secteur aussi névralgique que celui de l'Education nationale. Le principe du «premier arrivé, premier servi» ne s'accorde pas avec l'idée que l'on se fait d'une école moderne destinée à former des générations de cadres pour le pays.Il faut dire que ce concours qui promeut la compétence, le mérite et l'équité, constitue quelque part un acte fondateur de la nouvelle école, telle que la voudrait la société algérienne. Le choix méticuleux des enseignants que, promet la ministre, passeront par une période de formation pour les adapter au mieux à la pédagogie, a une valeur symbolique importante au sens où, à travers cette action, l'Etat donne un signal clair aux Algériens sur sa volonté d'en finir avec les «parachutages», en tout cas, dans le secteur de l'éducation.La charge symbolique tient dans le fait que ce genre de concours ne seront plus organisés pour l'accès à la fonction d'enseignant, mais à celle de la formation destinée aux bacheliers pour acquérir une profession au sens propre du terme. La réactivation des Ecoles normales supérieures et autres instituts techniques de l'Education nationale poursuit justement l'objectif de faire de l'enseignement un métier qu'on apprend exclusivement dans une école spécialisée. C'est à cette seule condition que l'on peut prétendre à un corps enseignant capable de relever le défi de la réforme et de la modernisation, nécessaire, de l'école algérienne.Le ton est donc donné et la prochaine rentrée scolaire se fera, à n'en pas douter, sous le signe du sérieux et de la compétence. Il serait néanmoins naïf de croire que l'état d'esprit, encore «à côté de la plaque», connaisse une révolution de sorte à ce qu'on ait une amélioration radicale du mode de pensée des acteurs de l'Education nationale. Les pesanteurs demeureront l'année prochaine et celle d'après, des tentatives de sabordage du travail de Mme Benghebrit auront certainement lieu, les velléités d'idéologiser l'école à travers des ingérences d'islamistes parasiteront la scène éducative, mais la solidarité gouvernementale et le soutien populaire à l'action de la ministre, pèseront aussi dans l'équation.


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