Algérie

Le poids des héritages des ex-pays soviétiques



Les plus importantes bases productives dont disposent les pays d'Europe de l'Est ont été héritées de l'ère communiste. L'industrie automobile s'y était d'abord développée à partir d'une base industrielle autonome (ex-Skoda dans la région de Prague, Tatra en Moravie), firmes dont les créations sont contemporaines, à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, de celles de l'Ouest. Le volontarisme industriel pendant la période communiste permit ensuite de développer d'autres marques nationales ou en coopération avec les pays du bloc soviétique.Au cours des années 1950 à 1970, ce furent, avec les Soviétiques, l'IMS roumain, frère du GAZ russe, les camions roumains Steagul Rosu/Le Drapeau Rouge, la ARO communiste.
Enfin, d'autres marques «nationales» naquirent à partir d'accords de coopération sous licence avec les firmes occidentales, comme Fiat en Yougoslavie (1955), Citroën, en Pologne, ou avec des firmes allemandes (bus en Hongrie, camions Roman en Roumanie), et plus tard, Renault en Roumanie (1969) avec la firme nationale Dacia, et, en 1972, dans l'actuelle Slovénie, pour ne citer que les plus importants.
Quelle que soit l'origine de ces bases industrielles, pendant la seconde moitié du XXe siècle, les productions et les ventes ne furent cependant jamais comparables à celles des firmes de l'autre côté du Rideau de fer, ni sur le plan technologique ni pour le renouvellement des modèles.
A la fin de la période socialiste, en 1989, la production automobile dans les pays d'Europe centrale et orientale (PECO), ne dépassait pas les 6 % du marché mondial. A l'image de la fameuse Trabant de l'ex-RDA, la base productive était alors technologiquement dépassée et inappropriée pour produire des véhicules répondant aux standards exigés par la demande européenne.
La transition vers un modèle capitaliste a engendré deux changements fondamentaux qui ont affecté l'industrie automobile dans les années 1990. Premièrement, parce qu'il s'est opéré une réorientation des échanges vers l'Europe occidentale.
Deuxièmement, en raison d'une profonde restructuration de l'appareil productif qui a eu pour conséquence, dans certains pays comme la Hongrie, la Pologne, la Slovénie et l'Estonie, la mise en place d'une politique intensive de privatisations, qui ont été réalisées pour la plupart, grâce à des capitaux extérieurs. Durant cette période, certaines firmes socialistes ont fait faillite, ont été réorganisées et restructurées, ou ont simplement été rachetées par des investisseurs étrangers.
Ce fut le cas de Skoda (République tchèque) par Volkswagen. Ainsi, l'industrie automobile d'Europe centrale et orientale a expérimenté une transformation radicale à travers les investissements directs étrangers (IDE) et a été intégrée aux systèmes productifs de l'Europe occidentale et aux différents réseaux de distribution.
Notons que ce processus d'internationalisation et d'intégration des périphéries a été similaire dans les autres marchés émergents de l'industrie automobile, comme en Espagne ou en Amérique latine, à des périodes antérieures (Layan, 2000). A la faveur des restructurations et des investissements étrangers, la production automobile totale en Europe centrale et orientale a augmenté, passant ainsi de 531 000 véhicules produits en 1990, à 3 489 000 en 2007.
D'après le Comité des constructeurs français de l'automobile (CCFA), la production de véhicules dans les pays d'Europe centrale et orientale entre 2006 et 2007 a crû de 26,4 %, tandis que les immatriculations de voitures neuves sur la même période ont augmenté de 13,9 %. La production automobile dans les PECO a explosé et cette tendance tend à être aussi soutenue entre 2007 et 2010, alors que quatre grandes implantations de firmes ont eu lieu.
Deux unités de production ont été ouvertes en Slovaquie au début 2006 (PSA Peugeot Citroën, Kia), une a été lancée en mars 2005, en République tchèque (Toyota/PSA Peugeot/Citroën), et la dernière a été créée fin 2006 (Hyundai), toujours dans ce pays. On estime que ces quatre nouvelles implantations devraient augmenter la production annuelle des PECO d'environ 1,2 million de véhicules.
On remarque également qu'il existe une forte concentration des implantations des firmes automobiles dans une zone relativement restreinte comprenant la République tchèque, l'ouest de la Slovaquie, l'est de l'Allemagne et le sud de la Pologne.
Cette concentration des activités de production se traduit également par une croissance inégale de la production automobile. La République tchèque, la Slovaquie et la Pologne étaient en tête du classement pour le nombre de voitures produites sur la période 1990-2006.


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