Publié le 30.06.2024 dans le Quotidien l’Expression
Dans un entretien avec l'agence de presse russe Tass, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a franchi une étape symbolique, en affirmant qu'une réforme du Conseil de sécurité de l'ONU peut, et doit, débuter par l'octroi d'un siège de membre permanent à l'Afrique. «Il n'y a aucun membre permanent africain au Conseil de sécurité. Il sera certainement très difficile de le changer, mais nous devons commencer par une chose qui pourrait offrir un consensus. Aujourd'hui, compte tenu de ce que j'entends de la part des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, je crois qu'un consensus est atteignable. Le premier pas doit être l'octroi à l'Afrique d'au moins un siège de membre permanent du Conseil de sécurité», a estimé Guterres, qui assigne à son second mandat cette avancée dont il pense que c'est «une question sérieuse qu'il faut examiner». Il n'écarte pas le fait que la réforme de l'instance onusienne reste «compliquée» alors même que le continent africain, entre autres prétendants, ne cesse de marteler son refus de subir plus longtemps une injustice flagrante dont tirent profit certains membres permanents dudit Conseil de sécurité. La part belle revient, principalement, au continent européen qui contribue, de ce fait, à la domination des États-Unis sur les affaires planétaires, alors que la donne a considérablement changé avec l'émergence de nouvelles puissances, tant économiques que politiques dans d'autres continents. Cependant, le mouvement des Non-Alignés imprime depuis fort longtemps sa vision du monde à travers la nécessité d'un nouvel ordre qui tarde à voir le jour, des conflits d'un autre temps endeuillant des peuples à la fois en Afrique et en Asie où les richesses naturelles sont convoitées et pillées sans aucune retenue. Depuis qu'il a été instauré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil de sécurité de l'ONU est dominé par les vainqueurs du conflit et sert, avant tout, à préserver leurs intérêts et leurs plans stratégiques. Il n'empêche, l'Algérie a consenti d'intenses efforts pour mobiliser l'ensemble du continent africain autour de cette revendication légitime et elle continuera à militer en faveur d'une reconnaissance, certes tardive, mais inéluctable du poids et du rôle de l'Afrique dans les affaires d'un monde qui doit compter avec tous les pays émergents dont la soif de justice et de développement pèse sur le devenir même de l'humanité tout entière.
Chaabane BENSACI
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Posté Le : 01/07/2024
Posté par : rachids