Le poète syrien Adonis devrait recevoir aujourd'hui, 6 octobre, le prix Nobel de la littérature. Son nom circulait depuis longtemps déjà quant à une nomination pour le prix Nobel 2011.
Agé aujourd'hui de 81 ans, Adonis est l'une des figures de proue de la poésie arabe contemporaine. Cet homme à la plume aiguisée a, rappelons-le, fait de la prison en raison de ses opinions politiques. Aujourd'hui encore, il continue son combat, celui de soutenir la poésie arabe moderne, même depuis son exil au Liban. Adonis se plaisait souvent à répéter : «Je suis prophète et semeur de doutes.» Une phrase qui, à coup sûr, résonnera ce jeudi au moment de l'attribution du prix. Adonis, de son vrai nom, Ali Ahmed Saïd Esber, semble en apparence un candidat légitime, au-delà de ses qualités littéraires. Il est à noter qu'une grande partie de son 'uvre a axé sur «ces idées de résistance, courage et impertinence face aux pouvoirs établis, étatiques, religieux ou poétiques». Il est considéré, par ses pairs, comme l'un des grands poètes arabes vivants. Il a reçu, le 28 août dernier, le prestigieux prix Goethe. Pourtant, s'il venait à être élu, malgré ce passé glorieux, des critiques risquent de se faire entendre. Sachant que certains lui reprochent d'avoir attendu trop longtemps avant de protester contre le pouvoir syrien. Ce grand poète, originaire de Syrie, commence à travailler dans les champs très jeune. Mais son père refuse de voir son fils se contenter de l'agriculture et l'incite à apprendre la poésie. En 1947, alors qu'il n'a que douze ans et que ses parents s'y opposent, il s'échappe pour rejoindre la ville voisine. Le président syrien s'y trouve et Adonis souhaite intégrer l'assemblée des poètes locaux, venus le célébrer. Ecarté, il décide tout de même de s'imposer et parvient à se faire entendre. Le gouvernement, comme la foule, est ébahi par la prose de l'enfant et tombe sous son charme. Le Président décide d'ailleurs de lui offrir une bourse pour ses études. Il sort diplômé en 1954 avec une licence de philosophie. En 1955, son appartenance et son combat pour le Parti national syrien lui valent six mois de prison. Une fois libéré, il s'enfuit à Beyrouth et fonde avec le poète Youssouf al-Khl le magazine Chi'r, revue subversive et controversée. Mais peu à peu, Adonis abandonne le nationalisme militaire pour le panarabisme, mouvement visant à réunifier les peuples arabes. La littérature prend aussi une plus grande place dans sa vie et il commence à traduire en arabe de grands poètes comme Baudelaire. En 1980, Adonis doit fuir le Liban à cause de la guerre civile. Il prend la nationalité libanaise en 1980. Représentant de la Ligue arabe à l'Unesco, influent, autodidacte et talentueux, Adonis est l'un des plus célèbres poètes arabes.
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Posté Le : 07/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lamia S
Source : www.lnr-dz.com