Algérie

Le Poète du melhoun Beziz Bader à La voix de l’Oranie



«La poésie populaire et le melhoun dans notre pays accusent un recul certain» Parmi les moments forts de la Semaine culturelle de Djelfa programmé du 04 au 07 août derniers à Oran à l’occasion du Festival des arts et de la culture populaires, c’est le passage des poètes Djellal Mohamed et Baghdadi Boulbradj au coté du majestueux goual Beziz Bader. Lequel en authentique responsable de la capitale Naïlia a bien voulu répondre aux questions de La voix de l’Oranie. - La voix de l’Oranie: Cheîkh Beziz Bader vous êtes connu comme un grand poète de la wilaya de Djelfa. Si vous permettez nous allons d’abord parler de votre parcours et de vos débuts dans cet art populaire. - Beziz Bader: J’avais 24 ans en 1967 quand j’ai commencé à m’exprimer en vers et en rimes. Ma première participation à une rencontre d’envergure c’était en 1969 au festival national de la poésie populaire. A l’époque ce festival était sous la direction de Mustapha Toumi. Depuis ce temps je n’ai cessé de composer, d’écrire et de déclamer du melhoun. Il m’arrivait de faire des poses pour revenir avec plus de détermination et de concentration. Au début je suis préoccupé de composer de la poésie événementielle et de circonstance. Puis je me suis rendu compte que la poésie peut s’inspirer et s’intéresser à plusieurs thèmes et divers sujets. Particulièrement quand le poète chante l’amour ou parle de la quotidienneté et les difficultés des petites gens. A partir de là j’ai commencé à écrire sur la vie. Parce que je considère que la poésie est une prédisposition qui doit se nourrir de la vie sociale. - Durant vos sorties publiques ou à l’occasion de vos participations à des festivals de poésie populaire, avez-vous reçu des prix ou autres récompenses pour consacrer vos travaux? -A travers mon expérience et ma participations dans rencontres et des concours de melhoun, j’ai obtenu parmi les 21 récompenses du concours de la poésie populaire à Msila, le sixième prix. Cette rencontre de Msila a été d’un haut niveau, notamment pour l’arbitrage qui était honnête. Dans la mesure ou le jury était composé de chercheurs universitaire et des spécialistes du melhoun. En plus, pour rappel ce concours était organisé sous l’égide du ministère des Moudjahidines. Mais ce dont j’ai toujours rêver -au delà bien sur de la joie- que procure la nomination pour un prix, c’est que ma poésie soit lue par un large public et qu’elle face l’objet de recherches pour les étudiants. Ce rêve s’est réalisé quand l’étudiant Abdelkader Feitas de l’université de Djelfa a traiter de ma poésie dans son mémoire de fin licence sous le thème: «Le melhoun de la région de Charef: le poète Beziz Bader comme exemple». Il y a aussi la lettre de l’enseignant de l’université de Laghouat le Dr Brahim Chouaïb «La poésie populaire de la ville de Charef». Ces initiatives académiques procure chez le poète une immense joie et une grande fierté. - De par vos participations à ces rencontres et festivals de poésie populaire, pensez-vous que le melhoun a sa place dans le paysage culturel algérien ? - La poésie malheureusement est devenue un domaine ou le premier venu veut s’installer sans avoir rien prouver et encore moins apporter. Aujourd’hui on lit et on entend des paroles et phrases qui se qualifient de la poésie alors qu’elle n’ont aucun sens. A ce propos votre question me fait rappeler qui m’a bouleversait lors d’une rencontre nationale sur la poésie populaire quant un participant s’est présenté à la tribune pour aligner des vers qui n’avait ni queue ni tête. Ce qui m’a poussé à composer une kassida ou je m’adresse à ces poètes de pacotilles pour leur rappeler la nécessité d’un minimum de décence. - Comment voyez-vous l’avenir de la poésie populaire et du melhoun dans notre pays? - Ce que je remarque et c’est un avis que partagent beaucoup de mes amis que la poésie populaire et du melhoun dans notre pays accusent un recul certain. C’est du au désintéressement des institutions en charge de ce patrimoine ancestral et richesses nationale. Même les jeunes qui composent de magnifiques textes sont découragés. Pourtant dans notre pays il y a de grandes potentialités. Surtout dans la région ouest de notre pays. Des potentialités qui méritent qu’on s’intéresse et qu’on encourage. Entretien réalisé par K. Mokhtaria et M.N


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