Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des derniers attentats de Paris, a pu rejoindre, depuis la Syrie et avec une relative aisance, l'espace Schengen pour se retrouver à Paris la nuit du vendredi 13 novembre.Cette liberté d'entrée et de circuler dans l'espace Schengen de personnes pourtant fichées par les services de renseignement est considérée, aujourd'hui, comme l'une des plus importantes failles du dispositif de lutte antiterroriste. Selon des experts relayés par des politiques, seule la généralisation de l'exploitation des PNR, soit les "Passenger Name Record", peut limiter et colmater une telle brèche. Le PNR est créé à chaque fois qu'une personne réserve, même sans acheter définitivement un billet d'avion.Avant les attentats de septembre 2011, le PNR recueillait le minimum d'informations utilitaires, soit les nom et prénom, le vol, la classe choisie, les aéroports de départ et d'arrivée, les dates et horaires ainsi que le poids des bagages. Ces données étaient transmises au moment de l'embarquement des passagers au commandant de bord de l'appareil ainsi qu'à l'escale de la compagnie située dans l'aéroport d'accueil via la "Guest list". Depuis les attentats de septembre 2011, sur des vols dits sensibles, de nouvelles informations, telles que le numéro de téléphone du passager, sont directement recueillies. Sur ces mêmes vols, les "Apis Docs" sont devenues obligatoires. On y trouve la nationalité du passager, sa date de naissance, ses adresses, le numéro de son passeport ainsi que sa date d'expiration.Grâce à l'enregistrement à distance, on peut connaître, des jours à l'avance, le siège choisi par le passager ainsi que le type de repas qu'il préfère prendre. Dès que le candidat réserve sur un vol dans une agence de voyages ou depuis son PC, l'ensemble de ces données sont transmises aux services de police des frontières et de renseignements du pays d'accueil. Elles sont croisées, en temps réel, avec les données du système Schengen et celles des pays qui y entretiennent des relations de coopération en matière de renseignements. Sa généralisation, comme le plaide la France, permettra aux polices des frontières de l'espace Schengen ainsi que celles des pays engagés dans la lutte antiterroriste de savoir, à l'avance, qui a l'intention de traverser les frontières dans les deux sens.M.K.
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Posté Le : 21/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : KEZZAR Mourad
Source : www.liberte-algerie.com