Algérie

Le PLJ appelle à «un front interne» pour' l'Algérie


«Il faut un véritable front interne pour prémunir l'Algérie des dangers qui la guettent.» N'étant pas «une exception», l'Algérie, qui fait partie d'une région qui suscite des convoitises, doit, pour Mohamed Saïd, chef de file du Parti pour la liberté et la justice (PLJ), désormais agréé, définir la nature de son système à la faveur de la révision de la Constitution, lourde tâche qui échoira au prochain Parlement, issu des élections législatives de mai 2012.Des élections qui revêtent un cachet «décisif» pour l'ancien diplomate qui s'exprimait, hier, au forum du quotidien Echaâb. «Il faut, nationalisme oblige, tout faire pour ne pas rater ce virage décisif», a-t-il dit. «Une expérience que nous devons mener par nous-même et non sur quelque injonction de l'étranger, sinon ce sera un saut dans l'inconnu.»
C'est par ces termes que l'ex-candidat à l'élection présidentielle de 2009 a clos son intervention hier, précédée d'une analyse de la scène politique nationale d'avant et d'après le 10 mai, date qu'il a eu aussi à comparer, comme l'a fait le chef de l'Etat, au 1er novembre 1954. Mohamed Saïd n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour faire un constat alarmant de la scène politique nationale, avant de s'interroger ensuite sur les intentions du pouvoir qui organise les élections prochaines.
«Si l'on s'entend sur cette question, les réponses couleront de source», a précisé Mohamed Saïd. Le paysage politique national d'avant les élections est caractérisé, selon lui, par, entre autres, l'effritement des partis au pouvoir mais aussi ceux des autres camps, l'échec de l'instance législative qui n'a pas joué son rôle de contrôle et de pouvoir, l'hégémonie du pouvoir exécutif,
l'absence de programme politiques chez la quasi-totalité des partis «dont certains ne se gênent pas de recruter des candidats pour les législatives», la médiocrité politique, l' échec des partis et du pouvoir à convaincre les citoyens du bien-fondé de son implication dans la chose politique qui a induit «une crise de confiance» jamais vécue, l'absence de contrôle et de bilans ou encore, comme c'était toujours le cas dans l'Algérie post-1988, la peur de l'abstention,
alors que la scène arabe a prouvé que la rue peut aboutir au changement, mais aussi et bien sûr de la crise sociale et le danger qui pèse sur le pouvoir d'achat. S'étant interrogé sur la manière de «sortir de la crise», Mohamed Saïd trouve néanmoins que l'intention du chef de l'Etat est «bonne» et son discours du 15 avril, qui s'est traduit par une concertation et des réformes, lesquelles réformes sont malheureusement déviées de leur sens par les partis de l'Alliance, est «animé d'une bonne volonté».
Ces partis de l'alliance ont d'ailleurs, explique-t-il, insisté sur «le non-report des élections législatives», comme demandé par certains, pour évincer les nouveaux partis, lesquels n'ont pas les moyens de s'engager dans une concurrence loyale dans les élections législatives. Le PLJ, a-t-il révélé, «devra trancher demain (aujourd'hui ndlr)», reconnaissant la complexité de la tâche.
L'important pour lui étant surtout de construire le parti. La candidature de Mohamed Saïd à la présidentielle de 2009 s'inscrivait d'ailleurs dans cette optique, a-t-il expliqué. Sur une probable participation au prochain gouvernement s'il est sollicité, Mohamed Saïd estime qu'il est prématuré de s'exprimer sur le point «mais si c'est pour appliquer le programme des autres, la réponse est non», a-t-il commenté, allusion à l'Alliance présidentielle.
C'est aussi prématuré de parler d'alliances électorales pour Mohamed Saïd, lequel est prêt en revanche à s'unir avec tous les partis pour la surveillance des bureaux de vote pour «minimiser» la fraude qui est «universelle» à ses yeux, conséquente en Algérie où la loi «est rarement appliquée». Mohamed Saïd croit aussi que le prochain Parlement ne sera dominé par aucune majorité. Enfin, il s'est dit déçu de la visite de Clinton qui a fait de l'Algérie «une escale technique, dans le plus grand et fort pays de la région», un «manque de respect à l'Algérie», qui signifie clairement selon lui que l'allié américain dans la région est le Maroc. «C'est pour cela qu'il faut un front national fort», a-t-il répété.
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