Le plat algérien

Un tout petit tour puis s'en va. Moussa Saïb n'a tenu que l'espace de quelques semaines pour être démis de ses fonctions. Il n'a même eu le temps de commencer le championnat que Hannachi lui a signifié de faire ses bagages.
Il n'est pas utile de connaître les raisons de ce divorce ni même gober celles avancées par le boss kabyle relatives aux faibles résultats mais juste de s'interroger devant cette promptitude à «liquider» l'entraîneur pour des considérations ambigües qui restent à élucider. Comment Hannachi prétend-il que la faiblesse des résultats est la raison principale de ce divorce alors que lui-même a publiquement déclaré que la coupe d'Afrique n'est pas l'objectif de la JSK ' Il faut chercher ailleurs les causes de cette inexplicable séparation. C'est un plat algérien bien ancré dans nos m'urs que de sacrifier l'entraîneur avant même l'entame du championnat. Bien plus, c'est un plat kabyle bien arrosé d'huile d'olive. Chaque saison voit défiler une multitude d'entraîneurs à la tête de la JSK remerciés de la même manière que Moussa Saïb. A ce rythme, le club kabyle battra tous les records en matière d'entraîneurs licenciés avant même l'entame du championnat. Malheureusement, ce n'est pas uniquement cette équipe qui détient à elle seule la recette mais d'autres ont mis les pieds dans le même plat. Et ils le savourent même. Combien d'entraîneurs se relayent-ils à la tête de nos clubs durant une saison ' Un nombre incalculable avec tout le tort que cela résulte sur notre football. Il ne va pas sans dire que le plus grand perdant dans cette histoire est cette discipline déjà au creux de la vague depuis longtemps. Cela importe peu pour les présidents de nos clubs et même pour les entraîneurs puisque l'argent public est toujours disponible. Cette histoire de Moussa Saïb illustre bien l'état d'esprit de ces présidents prêts à tout sacrifier pour des raisons autres que sportives.