Algérie

Le planning familial, son statut et ses motifs



Le planning familial, son statut et ses motifs Il n’y a pas d’objection au planning familial s’il est décidé d’un commun accord par les époux et qu’il ne porte pas préjudice à l’épouse. Les Compagnons pratiquaient la contraception par le biais du coïtus interruptus pour diverses raisons, sans que le Messager ne le leur interdise, comme cela fut rapporté dans le Sahîh.Il ne fait aucun doute que la préservation de l’espèce humaine est l’un des premiers objectifs, voire le premier objectif, du mariage. Or cela n’est possible que par le biais de la procréation. L’islam valorise les descendances nombreuses ; il bénit les enfants, autant les garçons que les filles. Mais il autorise les musulmans à planifier les naissances pour des motifs raisonnables et valides. Le moyen le plus répandu auquel on avait recours au temps du Messager était l’onanisme, c’est-à-dire l’éjaculation en dehors du vagin. Les Compagnons recouraient à cette pratique au temps de la prophétie et de la révélation ; on rapporta dans les deux Sahîh selon Jâbir : «Â Nous interrompions (le coït) au temps du Messager tandis que le Coran continuait d’être révélé ». Dans le Sahîh de Mouslim : «Â Nous interrompions (le coït) au temps du Messager. Lorsqu’il en fut informé, il ne nous l’interdit point. » «Â Un homme se rendit auprès du Prophète et lui dit : "Ô Messager de Dieu, j’ai une esclave et j’interromps le coït avec elle, car je n’aimerais pas qu’elle tombe enceinte. En même temps, je recherche ce que les hommes recherchent. Mais les Juifs disent que le l’interruption du coït c’est pour les enfants un petit meurtre." Il répondit : "Les Juifs n’ont pas dit vrai. Si Dieu voulait le créer (l’enfant), tu ne pourrais pas t’y opposer." »Â  Le Prophète voulait dire que, malgré la prudence de l’époux, une goutte de sperme peut s’échapper et provoquer une grossesse à son insu. Dans l’assemblée de Omar, alors qu’on discutait de la question de l’interruption du coït, un homme dit : «Â On prétend que c’est un petit meurtre d’enfant. » Ali répondit : «Â Ca ne devient un meurtre d’enfant qu’après que le fœtus est passé par les sept phases : l’extrait d’argile, puis la goutte de sperme, puis l’adhérence, puis les os, puis les os sont recouverts de chair, puis cela devient une autre création. » Omar acquiesça : «Â Tu as dit vrai... Que Dieu prolonge ta vie. » Les motifs du planning familial Le planning familial peut devenir nécessaire pour diverses raisons au premier rang desquelles il y a la crainte pour la vie ou la santé de la mère à cause de la grossesse ou de l’accouchement, si cela est déterminé par l’expérience ou selon l’avis d’un médecin fiable. Le Très-Haut dit : «Â Et ne vous exposez pas au péril par vos propres mains »Â  et aussi : «Â Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. »Â  On peut aussi invoquer la crainte de difficultés matérielles qui mettraient en péril la religiosité par l’acceptation de l’argent illicite et l’accomplissement des interdits pensant réaliser l’intérêt des enfants. Le Très-Haut dit : «Â Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous »Â  et «Â Allah ne veut pas vous imposer quelque gêne »Â  On peut également invoquer la crainte pour la santé ou l’éducation des enfants. On rapporta dans le Sahîh de Mouslim d’après Oussama Ibn Zayd que : «Â Un homme se rendit auprès du Messager de Dieu et lui dit : "Ô Messager de Dieu, j’interromps le coït avec mon épouse." Le Prophète s’enquit : "Pourquoi agis-tu de la sorte ?" L’homme dit : "Par pitié pour son enfant." — ou dans une variante (au pluriel) : "pour ses enfants" - Le Messager de Dieu dit : "Si cela était mauvais, cela le serait pour la Perse et Byzance." »Â  C’est comme si le Prophète pensait que les cas individuels ne nuisent pas à la nation dans son ensemble, vu que cette pratique n’avait pas nui aux empires perse et byzantin, les deux empires les plus puissants au monde à cette époque. Un autre motif juridiquement valide réside en la crainte pour le nourrisson de l’effet d’une nouvelle grossesse ou de l’arrivée d’un nouveau-né. Le qualifia le coït en période d’allaitement de «Â coït perfide » en raison des effets nocifs que cela a sur la qualité du lait et la santé du nourrisson. Il le qualifia de perfide car il s’agit d’un crime caché contre le nourrisson, qui serait comparable à un meurtre sournois.   A suivre... Cheikh Youssouf El Qaradaoui


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