Algérie

Le plan vert, seul salut pour une ville gagnée par le béton



La ville de Bejaïa, désignée vieille-ville ou haute-ville. Si peu nichée sur ses élévations. Ce n'est que depuis les années 1990 que ses ramifications ont rejoint sa plaine et que des bâtisses ont été réalisées à même sur ses fermes, si vite parfois au détriment d'une urbanisation conventionnelle. En tout cas, en défiant non seulement l'environnement et étouffant ses quelques espaces verts qui ont de tout temps fait sa notoriété.Un simple regard dans le rétroviseur nous éclaire que durant ces années, Béjaia disposait d'une vingtaine de jardins, square et autres espaces publics, qui débordaient de leur clôture pour se prolonger en belles allées boisées, qui donnait à la ville les allures d'un grand jardin. L'allée de la gare qui s'étend de la place El Qods jusqu'au carrefour du port, puis une autre allée prend le relais du tunnel Sidi Abdelkader via la Brise de mer pour remonter jusqu'aux Oliviers, un espace de villégiature au bas du parc national Gouraya. Le parc Mezaia, avec son lac artificiel situé à Amriw, en est un véritable poumon au c?ur même d'une métropolitaine entourée par de nombreuses cités. Détournés plusieurs fois de sa vocation par des constructions en son sein, il renaît pour autant à chaque fois tel le sph?nix, sans parvenir pour autant à reprendre sa fonction originale. Le square Pasteur est également un chef-d'?uvre à El Khemis avec son bassin, et sa statuette le Zéphyr reste une attraction certaine pour de nombreuses personnes en quête de tranquillité et d'air frais. La place du 1er Novembre n'échappe pas également à l'attractivité et reste un jardin suspendu et un véritable balcon avec une superbe vue sur la mer. Les exemples de ce type en sont nombreux qu'il devient impossible d'en pointer un lieu sans en oublier dix autres. Aujourd'hui, la situation n'est plus celle-là, mais toute autre. Elle s'est même empirée, à telle enseigne que nombreux square ou parc ont perdu leur vocation ou disparu tout simplement, faute d'entretien ou de simple abando. Nous citerons le Square Sidi Bouali gagné par des ronces et les mauvaises herbes. Nombreux autres squares sont squattés par des gargotes ou cafetiers de fortune qui en ont arraché les bancs et s'appropriant par leurs tables l'étendue de tout l'espace. Les exemples de ce genre ne manquent pas. On peut citer la porte Sarazine, El Qods, Bouaouina, Soummam... Ces espaces destinés à la détente sont en fait des lieux commerciaux qui ont perdu leur vocation et leur envergure, leur entretien n'est pas pris en charge et se meurt au fil des jours. Quant aux bassins aquariums qui étaient de véritables pépinières pour une variété de beaux poissons qui s'y dressaient ici et là, il n'en reste plus rien. A l'exception du Square Pasteur, du parc Mezaia et de quelques autres qui gardent leur réputation intacte, tous les autres se sont dégradés et en sont désertés par les riverains et les enfants n'en font plus leurs lieux de distractions, en sont des réserves pour débauchés de tous acabits. L'escalier allant de la gare vers la haute ville qui est à l'image d'un jardin suspendu était digne de ceux d'une grande ville, situé a proximité du théâtre, il était à la fois attractif, et un très joli raccourci vers la gare et le port. Un endroit qui était longtemps sous l'emprise d'alcooliques qui en ont fait des repaires interdits aux passagers. Ce dernier a été heureusement repris grâce à la ténacité de l'association El Qods, qui l'a libéré de cette sale emprise. Le plan vert et la réhabilitation des jardins publics initiés en mars 2017 sont une option salutaire pour redonner à tous ces espaces et bien d'autres en chaque quartier leurs valeurs patrimoniales à même de revaloriser tous ces coins de la ville où avant on y respirait à plein poumons la belle vie. Des lieux disions nous qui donnaient à la cité toute sa splendeur et sa beauté, les visiteurs y venaient de toute part pour profiter de ces endroits de magnificence. Aujourd'hui en plus de leur squat permanent, ces squares ou ce qu'il en reste échappent à toute gestion, leur dégradation avérée tendent à rendre la ville démunie d'espaces verts. Même certains talus qui ont été récemment aménagés ont des difficultés à se développer en raison du manque d'entretien et souvent d'agressions diverses. A Tala Ouriane, un de ces monticules fleuris cohabite très mal avec une décharge qui a fini par y avoir raison et l'étouffer. Ce plan vert sera vraisemblablement une réussite si au préalable on en fait de la gestion des ordures un souci quotidien et que l'on élimine ce fléau de manière définitive. Impliquer toutes les structures chargées de l'environnement sans exception et y associer le mouvement associatif qui milite dans cette direction et connaît les moindres coins et recoins de la ville et lui permettre de s'exprimer effectivement et participer à concrétiser le réhabilitation de tous ces espaces de détente et de loisirs interdits aux familles. Le vert de cette ville aux mille vocations renaîtra de nouveau et sera cette balustrade fleurie et ce balcon aux mille arômes qui embaumeront toutes ses allées et déborderont de leurs couleurs et de leurs senteurs auxquelles s'y mêle également à l'iode marin de cette grande bleue qui se dresse en face tel un rempart avec lequel, elles se confondent éternellement.


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