Algérie

Le plan diabolique du roi


L'acharnement d'une rare violence dont fait l'objet la Tunisie par une horde d'internautes marocains est l'un des symptômes d'une sorte de paranoïa collective qui s'éprend des serviteurs du Makhzen. Ayant mis tout le poids de sa diplomatie sur la seule question du Sahara occidental, Rabat perd le sens des réalités et concentre l'essentiel de sa mission diplomatique sur les réseaux sociaux. Aucune initiative, même mafieuse dont le Makhzen détient le secret, n'est venue donner l'illusion, au moins, d'un quelconque déploiement en dehors du cyberespace. Depuis le massacre de 48 migrants qui tentaient de franchir la frontière maroco-espagnole, le roi du Maroc s'est essayé à deux discours où l'on sentait une perte des repaires face à une actualité politique qui le pousse à la marge de la réalité du moment.Ainsi, alors que l'ensemble des pays de la planète travaillent à trouver une place dans le nouvel ordre mondial, le Maroc prend la résolution d'apprécier ses relations avec le reste du monde à l'aune du positionnement des Etats vis- à- vis de la question du Sahara occidental.
Cette manière totalement délirante de considérer ses rapports avec le voisinage, et au-delà, est de nature à paralyser l'action politique du royaume à l'international. Cet entêtement maladif à voir le salut de l'Etat et du peuple marocains exclusivement dans la prétendue marocanité du Sahara occidental produit au sein du système politique et dans de larges franges de la société une sclérose politique et sociale, dont les conséquences pourraient être cataclysmiques. En effet, le Palais royal entraîne l'ensemble des Marocains dans une aventure stupide et sans issue depuis 60 ans!
Le rêve inatteignable d'un vaste royaume qui s'étend sur une grande partie de l'Afrique du Nord occidentale nourrit faussement l'imaginaire de plusieurs générations de sujets, sans qu'à aucun moment, ils n'aient vu le moindre signe d'un début de concrétisation des promesses royales. Les quelques reconnaissances du bout des lèvres, dont s'accroche Rabat ne produisent plus l'effet d'avant.
Les Marocains n'ont désormais aucun espoir de voir le pays que Hassen II, ensuite Mohammed VI, leur vendent depuis des décennies. La restauration du royaume dans ses frontières centenaires n'aura pas lieu. Cela est une évidence politique, géopolitique et historique. La vague des indépendances africaines a balayé les rêves des rois. Pour conserver ces territoires, il aurait fallu qu'ils se battent aux côtés des peuples. Ils ne l'ont pas fait. Ils ont abandonné des hommes et des femmes à leur sort de colonisés et veulent, aujourd'hui, les coloniser à leur tour. Les Mauritaniens et les Sahraouis ne voudront jamais devenir des sujets de Mohammed VI. En cela, les Marocains ont une profonde conviction de la folie de leur roi. Ils connaissent la fin de cette aventure. En attendant ils assistent, en spectateurs, à la gesticulation du Makhzen qui rame à contre-courant de l'Histoire en s'adjugeant les services tarifés de quelques excités du Net, dont la mission consiste à chahuter toute expression de la vérité sur le dossier du Sahara occidental.
La présence de Brahim Ghali en Tunisie en est une. L'homme représente un Etat, membre fondateur de l'Union africaine. Il est l'égal de Mohammed VI au sein de l'Union africaine. Il y siège de plein droit. Lui comme le peuple qu'il représente ne veulent pas être marocains. Pour le Makhzen, l'image du président tunisien recevant son homologue sahraoui devait être démolie. Pis encore, le Maroc en a profité pour détruire un autre rêve, celui d'un Maghreb stable et uni. L'agression orchestrée contre la Tunisie vise, ni plus ni moins, qu'à provoquer une cassure entre les peuples. Ce plan est diabolique. Il n'est pas seulement marocain. Le Makhzen a associé son allié sioniste dans cette entreprise machiavélique. À défaut d'annexer les territoires sahraouis, Mohammed VI entreprend de détruire le Maghreb.
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