Algérie

Le plan diabolique de BHL : comment éviter à l’Algérie un scénario chaotique ?



Le plan diabolique de BHL : comment éviter à l’Algérie un scénario chaotique ?
La célébration du 20 avril a permis la levée du voile sur plusieurs zones d’ombre. Désormais, on peut dire, sans le moindre risque de se tromper, que les intentions de Ferhat Mehenni et de son mouvement sont belliqueuses et sont surtout de nature à déstabiliser tout le pays.

En effet, l’entrée en scène de BHL (Bernard Henry-Lévy), sollicité, selon lui, par ses amis du MAK, suffit à étayer cette thèse. Car, l’évocation des trois lettres BHL est synonyme de guerre. En tout cas, là où il s’est immiscé, le pays en question s’est retrouvé déchiré.

De toute évidence, pour les observateurs qui ne sont pas amnésiques, BHL a souhaité, dès 2011, que l’Algérie vive le scénario libyen. En vieux routier de la politique, feu Hocine Ait Ahmed a préconisé la mise en mouvement dans le statu quo sans le renversement du régime.

Ainsi, bien qu’il ne croie pas à l’intelligence du régime pour qu’il mettre en place les véritables réformes nécessaires au pays, le parti du chef charismatique a participé aux élections législatives de mai 2012, et ce, tout en affirmant que lesdites élections ne pouvant ni être honnêtes ni libres.

L’adhésion des Algériens à cette stratégie a mis en échec la tentative de BHL. Bien que cette stratégie ne permette pas le changement tant attendu, il n’en reste pas moins que le scénario catastrophique s’est éloigné.

Cependant, tout en faisant mine d’abandonner son plan diabolique, l’homme de guerre ne fait que remettre son projet à plus tard. En 2016, il revient donc à la charge en s’appuyant sur les séparatistes, emmenés par Ferhat Mehenni.

Profitant de la marginalisation de la région, l’ancien allié du régime –en 1992, le parti de Ferhat Mehenni a pris les armes pour défendre le régime –s’en prend désormais à l’Algérie. Pour parvenir à ses fins, il se rapproche de BHL, et ce, après s’être assuré le soutien des pays ennemis de l’Algérie.

Mais, là où il néglige un détail d’une grande importance, c’est que la région ne cédera à aucun chantage et ne renoncera jamais à son appartenance à la mère patrie. Incontestablement, bien qu’il y ait des déçus qui rejoignent son mouvement –ils oublient que Ferhat Mehenni est intéressé par son destin personnel qu’il confond injustement avec celui de la région –, grâce à la vigilance des citoyens de la région, son projet échouera.

Cependant, comme le font remarquer les responsables du FFS, « ce mouvement extrémiste » n’est pas né ex nihilo. La responsabilité du pouvoir est entièrement engagée. En effet, la seule politique que le régime a envers la région sont celles de la répression et de la marginalisation. Ainsi, il convient, avant de s’opposer à la politique scissionniste, de situer toutes les responsabilités.

En disant cela, il est faudrait expliquer ensuite pourquoi le choix de la division du pays est inconcevable, voire intolérable. Il faut rappeler d’emblée que la restauration de l’État algérien est l’œuvre de tous ses enfants. Rompre ce contrat, c’est provoquer la seconde mort de tous les valeureux fils de l’Algérie morts pour sa libération.
Quant à la seconde raison, il se résume comme suit : comment peut-on rompre le contrat social avec les compatriotes de la région –ce qui suppose au passage l’imposition du projet –en s’autoproclamant mandataire d’une telle mission alors que les mêmes citoyens ne demandent rien ? Hélas, non seulement ils ne consultent personne, mais dès que quelqu’un émet une réserve, les séparatistes le critiquent systématiquement.

D’ailleurs, un simple survol du site autonomiste montre que les partisans de Ferhat ne respectent aucun autre avis. En insultant les partis traditionnels de la région, le FFS et le RCD, à chaque fois qu’ils affirment leur attachement au pays renseigne sur l’inexistence de l’esprit démocratique dans ce mouvement. Dans la réalité, il n’y a rien à attendre des militants qui ont pour modèle BHL ou Benjamin Netanyahou.

Pour conclure, il va de soi que la région de Kabylie ne peut pas confier son sort à des seigneurs de la guerre. Bien que la colère des jeunes soit compréhensible, il n’en reste pas moins que la voie prônée par Ferhat Mehenni est à la fois dangereuse pour le pays en général et pour la région en particulier.

Pour ces raisons, il faudrait que cette question soit prise au sérieux par la région. Car, si Ferhat s’empare de ce territoire, la région souffrira à tous les niveaux. Sur le plan politique, la région tombera dans une crise comparable à celle de l’été 1962.

Aït Benali Boubekeur



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