Le plaisir avec sagesse
Il existe des gens qui veulent ignorer tout cela, qui n’ont d’yeux que pour les instants où ils satisfont leurs plaisirs et qui affirment que l’homme vit dans le moment présent sans réfléchir au moment suivant.
À ces gens, nous répondons: Regardez-vous pendant que vous prétendez ressentir présentement du plaisir, délivrez-vous des illusions qui ont pris possession de vos esprits. Vous vous rendrez compte que dans tous vos plaisirs, vous avez besoin de l’aide d’un tiers pour pouvoir les satisfaire, même si vous êtes vous-mêmes incapables de préparer les causes nécessaires à leur réalisation. Imaginez seulement que vous perdiez l’une de ces causes ou que telle autre vous soit retirée, imaginez au moins que ce plaisir peut prendre fin et vous quitter. Telle est la position du sage qui s’inspecte continuellement dans le but d’acquérir de nouveaux savoirs, qui observe le monde dans le but d’en tirer des leçons, qui possède toutes les richesses du monde en étant heureux de son sort favorable sans être ébranlé dans ses principes, qui perd tout dans ce monde en étant heureux car il sait que le sort peut être défavorable.
Lorsqu’il dort la nuit, il épie le lever du jour afin de reprendre le plaisir qu’il éprouve dans la réflexion, et que le sommeil a interrompue.
S’il tente une chose et parvient à la réaliser, il ressent toujours son plaisir. Et si cette chose ne se réalise pas, il aura au moins acquis la connaissance d’un chemin qui ne mène pas vers cette chose.
Lorsqu’il subit quelque préjudice, il le relativise en mettant l’accent sur l’intérêt de l’expérience qu’il vient de connaître. Le regard que pose le savant sur l’érudit, un regard empreint de bonheur à l’égard du savoir qu’il en tire, est semblable au regard que pose le naïf sur l’ignorant. Le naïf apprend en effet de l’ignorant, ou tout du moins, il en tire des enseignements par contraposée. Que d’erreurs ont en effet mené à des choses justes !Par conséquent, le sage n’est jamais de mauvaise humeur puisqu’il est toujours heureux. La raison de cet état est qu’il connaît la réalité de toute chose. Car cette vie terrestre, aussi verte et douce qu’elle puisse être, laisse toujours place à un arrière-goût futile ou amer à ceux qui veulent cueillir ses fruits.
Ainsi, il n’existe pas dans la vie terrestre de bonheur égal à lui-même. Tous les profits qu’elle apporte ou presque sont accompagnés de conséquences préjudiciables.
Dans la définition de ses vertus morales, la Législation de l’Islam est revenue à la sagesse naturelle et primordiale. C’est pour cette raison que l’état du croyant est éminemment semblable à l’état du sage.
La religion lui ordonne en effet de prendre de ce bas-monde ce qu’il désire parmi les choses licites, et de ne pas se plaindre lorsqu’il perd ses avantages matériels.
À travers cette éducation qu’a enracinée de manière définitive la croyance à la prédestination, nous avons été épargnés des maux qui résultent des souffrances et qui frappent les autres nations, comme le suicide, la démence, etc.
Dieu - Exalté soit-Il - dit: «Et n’oublie pas ta part en cette vie».
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Suite et fin
Cheikh Mohamed At-Tâhir Ibn Achour
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Posté Le : 01/11/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com