Algérie

Le pire est toujours à venir Edito : les autres articles



Le pire est toujours à venir                                    Edito : les autres articles
Les Algériens seraient-ils devenus subitement de gros consommateurs, ce qui veut dire que sans devenir riches, leur revenu se serait accru ' En aucun cas, même s'ils importent encore et toujours ce qu'ils consomment. Il reste que les importations de produits alimentaires ont fait un bond de 95% durant le seul mois d'août. Une remarque : le travail des Douanes ne porte pas sur le volume mais sur le coût financier et cela révèle une hausse sur le marché mondial de produits agricoles comme les céréales et les légumes secs. Ce qui veut dire alors que les Algériens n'ont pas consommé plus que d'ordinaire, mais que leur facture a explosé. Nous voilà donc dans les sombres prévisions établies par les plus sérieuses organisations internationales dès 2005.
C'est l'ONU qui a tiré la sonnette d'alarme en ce qui concerne la flambée des cours mondiaux des produits agricoles, en raison de nouveaux besoins exprimés par les pays dits émergents, et ensuite de la rareté des produits en question depuis que les gros pays exportateurs ont décidé de consacrer des surfaces importantes au biocarburant. Un rapport détaillé a été établi par l'universitaire suisse Jean Ziegler, mettant même en garde contre une aggravation de la pauvreté, puisque de nombreux pays ne pourront plus acheter les produits alimentaires et donc satisfaire les besoins de leurs populations. Ou, comme on dit souvent, il n'y en aura pas pour tout le monde et c'est pourquoi l'organisation internationale a demandé un moratoire, un appel sans écho puisque rien ne semble arrêter la tendance à la hausse.
Quant à l'Algérie, elle est en train de payer le prix fort pour assurer ses importations. Ses moyens le lui permettent en raison des cours des hydrocarbures qui ont représenté 97,09% des exportations algériennes durant les huit premiers mois de cette année, les autres exportations demeurant marginales avec un taux de 2,91%. Et si l'inverse venait à se produire, c'est-à-dire que les cours des hydrocarbures chutaient ' et l'hypothèse est fortement appréhendée en raison de la persistance de la crise mondiale ' qu'en sera-t-il des possibilités de l'Algérie à assurer ses importations ' Elle puisera alors dans ses réserves de changes, lesquelles ne sont pas inépuisables.
D'où alors des questions au demeurant inévitables, du genre qu'est-ce qui a été fait pour l'agriculture, et bien d'autres secteurs encore ' Réponse : par les importations qui interviennent pour une large part dans la couverture des besoins alimentaires. Pourtant, si la tendance actuelle du marché mondial se maintenait, l'argent seul ne suffira jamais. Des Etats parmi les plus riches de la planète ont encouragé le travail et subventionné leur agriculture ; d'autres ont entrepris d'acquérir des terres là ils pouvaient en trouver. L'autosuffisance alimentaire est à ce prix. C'est une question de sécurité nationale.
Ce n'est pas encore la guerre, mais les enjeux pourraient être tels que plus rien ne les empêchera. Il est à cet égard heureux d'apprendre que l'Algérie envisage d'investir 15 milliards de dollars. C'est la seule manière d'échapper aux emprises du marché mondial ainsi qu'à ses aléas.


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