Algérie

Le pic pétrolier n'est pas pour demain



Les réserves mondiales en hydrocarbures sont beaucoup plus importantes que prévu, a affirmé samedi à Alger l'expert Pierre Terzian, ajoutant que le pic pétrolier (peak oil) serait loin d'être atteint dans un avenir proche comme prédit par des spécialistes.«L'enjeu actuel n'est plus lié à la disponibilité de l'offre (en hydrocarbures conventionnels) de plus en plus abondante, mais plutôt à la manière d'exploiter cette offre », indique M. Terzian qui est directeur de la revue spécialisée Pétrostratégies lors d'une conférence débat organisée par le cabinet Emergy sur le marché énergétique international.
La perspective donnée par cet expert concernant le devenir de ces ressources et qui intervient en contre sens de tout ce qui a été avancé jusqu'à présent par les spécialistes, est notamment argumentée par l'amélioration du taux de récupération des réserves mondiales en hydrocarbures passé de 35% il y a une décennie à près de 50% actuellement.
En parallèle, le niveau d'exploitation de certains gisement est largement en deçà de leurs potentiels à l'image du brut extra lourd en Arabie Saoudite, ou demeure totalement inexistant comme l'exploration off shore dans les eaux très profondes.
Ainsi, selon les données avancées par M. Terzian, les réserves mondiales actuelles totalisent 1.400 milliards de barils, ce qui correspond à plus de quatre décennies d'exploitation à un rythme soutenu.
Cependant, plus de la moitié de ces réserves (800 milliards de barils) sont contrôlées par trois pays à savoir l'Arabie saoudite, le Venezuela et le Canada, tandis que quatre autres pays disposent chacun de 100 milliards de barils: Emirats arabes unis, Irak, Koweït et Iran.
De même, les ressources non conventionnelles notamment les sables bitumineux et les gaz de schistes constituent, en dépit des contraintes environnementales ou celles relatives à la technologie et au coût de leur exploitation, un immense gisement alternatif qui contribue et une rallonge supplémentaire à la durée de vie des autres ressources (pétrole brut et gaz naturel).
«Désormais, on ne parle plus du pic pétrolier mais plutôt du pic de production, car l'enjeu maintenant est de trouver la technologie adéquate et assurer les financements nécessaires pour la continuité de la production », a-t-il souligné.
« Il s'agit donc de concilier entre les coûts d'investissement, la technologie d'extraction et le prix minima de revenu », a-t-il répète.
Le pic pétrolier est le sommet de la production maximale au delà duquel la production mondiale commence à décliner.
Par ailleurs, et face à l'amélioration de la visibilité du marché à court et moyen termes, l'outil international de projection est dans l'obligation de s'améliorer notamment en ce temps de turbulences économiques (incertitude
sur la reprise aux Etats-Unis et crise de la dette en Europe) et tensions géopolitiques (dossier nucléaire iranien, printemps arabe et violences au Nigeria), résume l'expert.


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