Algérie

"Le pic n'est pas encore atteint"



Liberté : Après presque un mois de confinement partiel, quel bilan faites-vous de la situation sanitaire dans le pays 'Pr Salim Nafti : Après presque un mois de confinement partiel, il faut évaluer le nombre de cas identifiés positifs au coronavirus par rapport au nombre de tests de dépistage réalisés et sur quel type de population, c'est-à-dire sujets symptomatiques, sujets contacts ou sujets suspects. Pour le moment, nous n'avons pas ces données. Considérant que l'OMS a recommandé, dès le 15 mars, le dépistage massif, si on ne teste pas, on ne peut pas avoir une prévalence juste de la maladie.
Est-ce que le confinement, tel qu'il est mis en ?uvre, est suffisant pour limiter la contagion '
Je suis sceptique, car entre 7h et 15h, les citoyens vont aux supérettes et aux marchés, par exemple, sans respecter les consignes de sécurité et de protection. Le confinement total est la seule solution qui induira des résultats probants. Tant qu'on continue à faire dans la demi-mesure et tant que les moyens de protection (bavettes et gel hydroalcoolique, ainsi que la distanciation sociale, ndlr) ne sont pas appliqués, le virus aura encore de beaux jours en Algérie. à mon avis, à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.
Il faut mettre tous les moyens à contribution. à ce titre, toutes les aides et tous les dons sont les bienvenus. Il faut absolument axer sur les dispositifs de protection, essentiellement les masques. Le déconfinement ne sera possible ? et par étapes ? qu'une fois le pic dépassé. Et ce pic n'arrivera rapidement que si on isole les sources d'infection et si on traite largement. L'usage de la chloroquine donne des résultats, bien qu'en Chine, des cas de rechute ont été constatés.
Comment expliquez-vous le taux de mortalité élevé '
L'Algérie est classée par l'OMS en deuxième position après l'Italie en matière de taux de mortalité lié au coronavirus. Sur cette question aussi, nous n'avons pas toutes les informations pour analyser les chiffres. On peut penser que les décès sont dus à un retard de diagnostic ou à des malades qui arrivent trop tard à l'hôpital, c'est-à-dire quand il n'est plus possible de traiter. On peut donner une valeur aux statistiques quand elles se rapprochent de la réalité et quand elles sont fondées sur des paramètres scientifiques.
Comment, d'après-vous, va évoluer la pandémie '
Tant que le nombre de sujets contaminés et le nombre de décès augmente, le pic n'est pas atteint. Le drame de cette pathologie est qu'elle soit nouvelle et donc pas encore maîtrisée. Les experts apprennent un peu plus sur le virus tous les jours.



Propos recueillis par : Nissa hammadi


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