Algérie

Le pic épidémique devrait être atteint fin janvier



La saturation de certains services dédiés à la Covid-19 dans plusieurs hôpitaux du pays devrait inciter à davantage de prudence et de respect des gestes barrières.Les chiffres quant à la propagation du coronavirus vont crescendo. En effet, outre le nombre de contaminations et celui des décès dus au variant Delta, le nouveau variant Omicron commence à se propager, d'où la nécessité de tirer la sonnette d'alarme. Omicron, qui est moins dangereux que son prédécesseur, est, selon des spécialistes, plus contagieux. Le pic devrait être atteint à la fin du mois en cours ou début février. La saturation de certains services dédiés à la Covid-19 dans plusieurs hôpitaux du pays nécessite davantage de prudence. Dans un communiqué rendu public samedi, l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) a signalé l'enregistrement de 47 nouveaux cas d'Omicron détectés dans la continuité des activités de séquençage effectuées pour la détection des différents variants du virus Sars-CoV-2 circulant, ce qui porte le nombre depuis l'apparition du premier cas en Algérie le 14 décembre passé, à 63 cas confirmés. "Il s'agit de 29 cas dans la wilaya d'Alger, 6 dans la wilaya de Béjaïa, un dans la wilaya de Bouira, toutes des personnes ayant été en contact avec des cas confirmés précédemment. En outre, 11 cas ont été enregistrés dans la wilaya de Constantine ; il s'agit de personnes de retour de voyage en France, en Turquie et au Royaume-Uni", lit-on dans le communiqué de l'IPA.
Cependant, avec une moyenne de 446 nouveaux cas et 7 décès quotidiennement ces quatre derniers jours, le variant Delta reste le plus virulent. De son côté, Omicron se propage à grande vitesse et a une charge virale qui n'est pas très forte. Mais l'augmentation des nouveaux cas inquiète davantage.
C'est ce qu'a confié à Liberté le docteur Mohamed Melhag, chercheur en virologie et ancien biologiste de laboratoire d'analyses, qui a tenu à préciser que les chiffres relatifs aux contaminations seraient plus importants car les patients atteints de la Covid 19 ne se font pas dépister systématiquement et les chiffres officiels ne prennent pas en compte les tests antigéniques. Notre interlocuteur a rappelé que "selon une étude britannique récente, les symptômes communs les plus fréquents sont l'écoulement nasal, la fatigue, les infections de la gorge, les maux de tête et les éternuements. D'autres signes dont la fièvre, la toux, la perte de l'odorat et du goût peuvent apparaître chez certaines personnes".
Tout en indiquant que cette vague intervient en pleine pandémie d'influenza, de rhinovirus, d'adénovirus et de grippe saisonnière, le Dr Melhag a affirmé qu'Omicron se propage à une vitesse exponentielle.
À cet effet, il a appelé les citoyens à se faire vacciner et à strictement respecter les gestes barrières pour éviter la propagation du virus et donc la saturation des établissements hospitaliers et l'effondrement du système sanitaire. "On dit qu'Omicron n'est pas dangereux, cependant sa complexité et sa dangerosité résident dans la saturation des hôpitaux, ce qui peut mener à un effondrement du système de santé, d'où la menace de la sécurité sanitaire. Il faut, à cet effet, prendre les mesures qui s'imposent pour empêcher la propagation de ce virus en respectant les mesures barrières et en mettant le focus sur une vaccination tous azimuts, sans se focaliser sur les personnels du secteur de l'éducation nationale et oublier les autres franges de la société", dira le spécialiste.
Sur un autre volet, le chercheur en virologie a appelé à vacciner les personnes ayant des maladies chroniques, dont les hypertendus et les diabétiques dont le nombre est estimé respectivement à 8 millions et 5 millions, ainsi que les cancéreux.
Il est à noter que la campagne de vaccination des personnels de l'éducation nationale fait du surplace et ce, en dépit des moyens déployés et des opérations de sensibilisation menées depuis plusieurs semaines. Il est à rappeler aussi que, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les pics de contamination par la Covid-19 enregistrés durant la dernière semaine de décembre n'avaient jamais été atteints depuis le début de la pandémie, en décembre 2019.

FAOUZI SENOUSSAOUI


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