Algérie

Le pic de la demande fait débat



La banque américaine Goldman Sachs a estimé, hier, que la consommation globale de brut continuera d'augmenter cette décennie, en raison, essentiellement, de la hausse de la demande en produits pétrochimiques, mais la croissance de la consommation devrait être "anémique" dès 2025. Goldman Sachs se montre plutôt moins pessimiste que le groupe pétrolier britannique British Petroleum qui dit croire fermement à la fin de l'ère de la croissance de la demande de pétrole.La banque américaine anticipe une bonne croissance de la demande en pétrole jusqu'à 2026, tirée essentiellement par le secteur des transports, mais la frénésie actuelle et future pour les véhicules électriques conduirait à une baisse inéluctable de la consommation de brut par le secteur des transports. Contrairement à BP qui semble trancher déjà la question de la fin de la croissance de la demande en pétrole, les experts de Goldman Sachs, eux, restent prudents et adoptent une posture plutôt attentive, eu égard aux grandes incertitudes qui caractérisent le marché.
La firme britannique avait indiqué l'année dernière que l'ère de la croissance de la demande de pétrole était peut-être déjà terminée, surprenant plus d'un sur une analyse aussi tranchée, alors que l'économie mondiale baignait dans une récession sans précédent des suites du choc pandémique provoqué par la Covid-19. L'Agence international de l'énergie (AIE) est du même avis que les analystes de Goldman Sachs, défendant une vision plus conservatrice sur l'évolution de la consommation de pétrole. L'AIE voit la demande évoluer avec un plateau jusqu'en 2030. Plus récemment, Wood Mackenzie a mis en garde contre les risques "graves" auxquels font face les sociétés pétrolières qui ne se préparent pas ou peu à une transition énergétique accélérée.
Le cabinet de recherche et de conseil dans le domaine de l'énergie s'attend à ce que la consommation de pétrole connaisse un canal baissier dès 2023 si les gouvernements venaient à agir de manière agressive pour réduire les émissions de gaz à effet de serre conformément à l'Accord de Paris sur le climat. Wood Mackenzie vient d'être conforté dans son option par les analystes de Goldman Sachs qui ont estimé, hier, dans une note, que "les politiques gouvernementales conduisant à des gains plus élevés en efficacité énergétique et à une réduction des émissions de carbone ont eu la plus forte incidence sur la demande de transport routier". Pour les années à venir, Goldman Sachs estime que la demande de pétrole sera tirée essentiellement par la pétrochimie, en particulier dans les marchés émergents.
Pour le marchés développés, Goldman Sachs estime que la demande globale de pétrole n'atteindra plus jamais ses niveaux de 2019, soit ceux d'avant le choc pandémique de 2020. Pour les analystes de la banque américaine, la reprise des prix du pétrole précipiterait le pic de la demande globale de pétrole. Un avis que d'autres acteurs influents du secteur pétrolier ne partagent pas forcément, dont le P-DG de Pioneer Natural Resources qui dit croire fermement que la croissance de la demande de pétrole est encore loin d'être terminée et que les combustibles fossiles seront toujours nécessaires. Le patron de Pioneer Natural Resources estime que le pic de la consommation de pétrole ne pourrait intervenir avant 2035.
Ali Titouche


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