Algérie

Le PIB culturel



Le PIB culturel
Oui, la culture et les arts peuvent contribuer à la croissance...Le ministère français de la Culture et de la Communication a sollicité celui de l'Economie pour réaliser une étude commune sur l'apport de la culture à la richesse nationale (Produit Intérieur Brut) en 2013. Belle idée car les résultats se sont avérés étonnants.Le modèle français est connu pour être marqué par un soutien important de l'Etat. Basé sur le principe d'exception culturelle, il est souvent mis en opposition à celui des Etats-Unis considéré comme ultralibéral et non budgétivore. L'étude montre que le modèle français n'est pas économiquement délétère. La culture dans ce pays contribue à hauteur de 3,2% du PIB. Elle représente près de 58 milliards d'euros de valeur ajoutée, ce qui la place presqu'au niveau de celle du secteur agricole et agro-alimentaire (61 milliards) !Plus que cela, et toujours en valeur ajoutée, c'est 2 fois celle du secteur des télécommunications (25,5 milliards) et 7 fois celle du secteur de l'industrie automobile ! En dépit de l'état de crise des secteurs précités, cela peut paraître incroyable. Mais il est bien question ici de valeur ajoutée et non de chiffre d'affaires. Pour rappel, la valeur ajoutée est la différence entre la valeur des produits (chiffre d'affaires) et la valeur des achats effectués pour exercer l'activité (matières premières, outils, services?). L'étude a retenu le spectacle vivant, le patrimoine, les arts visuels, le livre, le cinéma, les industries de l'image et du son, «l'accès aux savoirs et à la culture» (bibliothèques, archives...) mais aussi la presse, l'audiovisuel, la publicité, et l'architecture.Ces quatre dernières branches sont considérées comme éminemment culturelles. Même si elles impliquent des dimensions financières et commerciales prononcées, ce sont d'abord les métiers qui les animent qui justifient leur caractère culturel. Pour autant, ce sont les branches culturelles «pures» qui entraînent le secteur de la culture : spectacle vivant (8,8 milliards) ; patrimoine (8,1) ; arts visuels (5,7) ; livre (5,5) ; cinéma (3,6) ; industries de l'image et du son (3,4) et accès au savoir et à la culture (2,3). Au total, 37,4 milliards d'euros, soit plus de 64% de la valeur ajoutée du secteur de la culture.Dans un pays marqué par le chômage, la culture emploie 670 000 personnes, soit 2,5% de l'emploi national, avec 150 000 emplois dans le spectacle vivant (théâtre, danse, opéra, cirque, marionnettes?). Et si l'intervention de l'Etat dans la culture et de la communication est de 13,9 milliards et celui des collectivités territoriales de 7,6, soit 21,5 milliards, cela ne représente que 37% de la valeur ajoutée globale du secteur. Cependant, celle-ci connaît une petite érosion (-0,3 point depuis 2005) que l'étude explique par divers facteurs (évolution des marges, chute du marché du disque, mutations des lectorats, crise économique) et surtout la captation d'une part de la valeur ajoutée par les plateformes numériques, désormais placées entre les créateurs et les consommateurs, «en position de force pour attirer les ressources publicitaires et pour imposer leurs conditions aux créateurs». D'où le projet de la ministre, Aurélie Filippetti, d'un «Acte II de l'exception culturelle» pour faire évoluer le secteur de la culture à l'heure du numérique.




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