Dans cette région où l’on compte trois barrages, à Draâ El-Mizan, Tizi Gheniff et Aïn Zaouïa, et plus d’une dizaine de retenues collinaires dans cette vaste contrée, le phénomène a pris une grande ampleur et, avec lui, l’inquiétude des parents qui devient de plus en plus perceptible et audible en raison des nombreux cas de noyade enregistrés par le passé et qui continuent à hanter les esprits.
Dans ces localités, tout le monde, en effet, se souvient encore de la noyade de deux adolescents membres d’une même famille au barrage de Draâ El-Mizan à la fin des années 1980. Depuis, les décès par noyade n’ont fait qu’augmenter pour atteindre quinze cas, pratiquement tous des jeunes âgés entre 14 et 20 ans. Le dernier a été celui d’un adolescent qui venait juste de décrocher son BEM, il y a trois ans.
“Tout le monde souhaite qu’il n’y ait plus de mort dans ces plans d’eau normalement destinés à l’irrigation des terres. Mais comme le manque de lieux de détente est criant, nombreux sont ceux qui s’aventurent quand même à nager dans ces endroits dangereux d’autant plus que certains d’entre ces barrages sont entièrement envasés”, s’inquiète un père de famille, non sans relever la difficulté pour les parents de surveiller tout le temps et d’empêcher leurs enfants de s’aventurer dans ces endroits périlleux.
“Le barrage de Draâ El-Mizan, pour ne citer que cet exemple, est envasé à plus de 80%. Dès qu’on met les pieds dans l’eau, on est englouti jusqu’au cou. C’est très dangereux, aussi, nous appelons les parents à plus de vigilance”, nous dit un riverain résidant dans une cité à quelques encablures du barrage.
Il est à noter que ce barrage est quotidiennement pris d’assaut par des pêcheurs amateurs qui risquent gros, eux aussi, en s’approchant tout près de ses berges. Il est attendu que ces endroits soient clôturés et surveillés.
“Il n’y a même pas de plaque interdisant la baignade dans ces barrages. Pourquoi ne sont-ils pas clôturés? Qui est responsable de ce manque?”, se plaint un autre parent.
Devant tant de noyades rapportées au quotidien par la presse, l’Agence nationale des barrages et transfert (ANBT) a placardé une affiche au message vague sur lequel on peut lire: "Danger, l’eau est source de vie, elle ne peut être la cause de la mort.”
Sur un autre, plus précis, on peut lire: “Il faut que tu saches que la baignade dans les barrages est dangereuse et interdite.”
Cela reste, toutefois, insuffisant comme moyen de sensibilisation aux yeux des parents. Pour eux, celle-ci devrait se faire au quotidien, notamment dans les établissements scolaires, dans les structures pour jeunes et dans les quartiers en vue de dissuader les adolescents à aller se rafraîchir dans “ces gouffres de la mort”.
O. Ghilès
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Posté Le : 06/08/2018
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : O. Ghilès
Source : liberte-algerie.com du 2 août 2018