Algérie

Le phénomène prend de l'ampleur



Le phénomène prend de l'ampleur
L'utilisation de la bonbonne de gaz butane n'est pas sans danger. Des explosions ayant entraîné la mort de plusieurs personnes sont, hélas, enregistrées chaque année par les services de la Protection civile. Le gaz continue de tuer en Algérie ! Chaque année, on recense des centaines d'Algériens qui sont asphyxiés par des fuites de gaz dans leur domicile. Souvent, ce sont des familles entières qui meurent dans des accidents dus aux fuites de gaz et aux émanations de monoxyde de carbone de chauffages de mauvaise qualité ou allumés dans des lieux sans aération. Il faut dire que le froid qui sévit chaque hiver dans le nord du pays entraîne de tragiques accidents, particulièrement en cette année 2015.Ainsi, en langue des chiffres, le responsable Gaz au niveau de la Commission de régulation du gaz et de l'électricité (CREG), Lamine Messaoudène, a indiqué, hier, que la mauvaise utilisation du gaz dans les foyers entraîne annuellement entre 100 et 200 blessés et 30 à 40 décès en Algérie. "100 à 200 blessés et 30 à 40 décès sont enregistrés par an" suite à une inhalation du gaz carbonique ou des explosions induites par manque d'entretien et absence de conformité des installations intérieures, a indiqué ce responsable lors d'un séminaire sur l'intégration de solutions techniques aux accidents de monoxyde de carbone organisé par la Fédération algérienne des consommateurs. M. Messaoudène a insisté sur l'entretien des conduits d'aération et d'évacuation d'air dans les habitations et sur la nécessité d'éviter de boucher les entrées d'air et de les vérifier au moins une fois par an. La directrice technique Gaz auprès de la Société de distribution de gaz et d'électricité d'Alger, a souligné une nette diminution des accidents mortels liés à l'utilisation du gaz au niveau d'Alger mais que les risques potentiels restent présents aussi bien au niveau des anciennes installations que des nouvelles, et ce, dans la plupart des communes d'Alger. C'est d'ailleurs ce qu'a montré une opération de diagnostic que la Société a initiée en prévision de son plan d'action annuel hiver 2014-2015.A rappeler qu'une seule personne a été victime d'un accident mortel lié à l'utilisation du gaz en 2014, contre 5 en 2013 sur le territoire de la wilaya d'Alger. L'ancien ministre du Commerce, Hachemi Djaaboub, a souligné de son côté que l'ouverture du marché de l'importation a drainé dans cette activité des non professionnels et des opérateurs avides du gain rapide conduisant à la commercialisation d'installations non conformes. Cette ouverture est également intervenue au moment où l'Etat était désarmé car il n'était pas préparé à contrôler les équipements importés à quoi s'ajoute l'absence de normes algériennes, a-t-il ajouté. L'ancien ministre a souligné que ce ne sont pas seulement les équipements défectueux "qui peuvent tuer les usagers" car l'utilisation des appareils peut aussi ne pas être conforme d'où l'intérêt de la prévention. Il a aussi invité l'Institut algérien de normalisation (IANOR) à établir la norme algérienne et obliger les importateurs à s'y conforme, car elle-même similaire à la norme européenne. Des participants ont souligné que les détecteurs de monoxyde de carbone peuvent aider les citoyens à éviter les catastrophes et que ces appareils devraient être rendus obligatoires dans les habitations pour sécuriser les foyers algériens.On le voit bien, les fuites de gaz ne cessent de provoquer des carnages dans notre pays. Et c'est pour atténuer la portée tragique de ces accidents dramatiques qu'une campagne de prévention et de sensibilisation sur les dangers d'asphyxie par inhalation de gaz a été préparée par les services de la Protection civile.Enfin, il est à signaler que Sonelgaz s'apprête, comme à son habitude, à lancer une campagne d'information dans les établissements scolaires et les centres de formation professionnelle pour sensibiliser les enfants, un vecteur très important pour la circulation de l'information en direction de la femme au foyer, principale utilisatrice des appareils électriques et à gaz. La vigilance est donc de mise. Rappelons à cet égard que la société de distribution de l'Electricité et du Gaz de Gué de Constantine (Alger), filiale de Sonelgaz, avait lancé au début de février une campagne de sensibilisation sur les risques liés à la mauvaise utilisation du gaz naturel.La campagne de sensibilisation contre les dangers d'une mauvaise utilisation du gaz naturel en 2015 porte sur ''la conformité de l'installation intérieure et les gaines techniques'', ainsi que sur "les accidents liés à la mauvaise utilisation du gaz naturel : incendies, explosion et asphyxie au monoxyde de carbone". Le P-DG de la société de distribution de l'électricité et du gaz d'Alger, Merouane Chabane, avait indiqué en janvier dernier qu'en 2014 une personne est décédée dans la wilaya d'Alger suite à la mauvaise utilisation du gaz, contre cinq décès en 2013.En outre, au moins 533 installations intérieures de gaz sur l'analyse de 598 par les équipes de la SDA présentent au moins ''une anomalie''. Selon cette analyse des équipes techniques de la SDA, 534 anomalies ont été répertoriées au niveau des anciennes bâtisses et 179 dans les nouvelles constructions.




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