Le phénomène explose Mendicité

Certains sont fidèles à leurs places. D'ailleurs, les espaces squattés font l'objet d'un véritable conflit. Beaucoup de mendiants se disputent « la bonne place » et peinent à la réserver d'avance. En effet, le choix des lieux est aussi stratégique car les snacks, les boutiques et les sorties des restaurants ne sont plus rentables en cette période. Les mendiants sont là durant de longues heures, tendant une main vide ou un gobelet, la tête baissée et remerciant pour la moindre petite pièce déposée par une âme charitable. D'autres, par contre, récitent à haute voix quelques versets coraniques appris par c'ur et répétés à longueur de journée pour impressionner et attendrir les passants. Une autre catégorie de mendiants profite du mois sacré, il font la manche en famille. Si les couples reviennent au même endroit, les enfants, eux, sillonnent les rues et courent derrière les passants au point de les harceler. Beaucoup vont jusqu'à les tirer par le bras ou s'accrochent à leurs vêtements. Du côté du marché Meissonnier ou celui Clauzel à Alger, les mendiants sont nombreux au point d'obstruer le passage réservé aux piétons. Ces professionnels de la mendicité ont même établi une nouvelle grille d'horaires. Ils s'installent tôt la matinée et repartent l'après-midi. C'est entre 11h et 15h qu'ils envahissent les principales artères commerciales pour demander l'aumône. C'est le moment idéal de s'approcher des clients qui viennent faire leurs emplettes. Contrairement aux jours ordinaires où les alentours des différents marchés sont squattés par quelques femmes et « leurs enfants », le nombre de mendiants redouble en cette période de l'année. Pis encore, la distinction est difficile à faire entre les vrais et les faux quémandeurs. D'aucun se demandent si réellement le taux de la pauvreté pendant le Ramadhan est différent de celui des autres mois de l'année.